L'histoire :
Le duché de Vaucanson se tient sur une colline depuis des millénaires. L’endroit est si ancien que lorsque l’on creuse, on découvre nombre de vestiges en tout genre. Ce jour-là, le professeur Cormor est parvenu jusqu’au mythique atelier du duc de Vaucanson. Et dans cet atelier, son assistant y retrouve le fameux Grimoire de l’inventeur. Un objet sans prix qui permettrait la levée d’une nouvelle armée d’automates au service du plus offrant. La trouvaille méritant célébration, nos deux canards se rendent au « Deux pigeons ». Mais en revenant du restaurant, stupeur : le livre a disparu ! La police est appelée et l’enquête menée. Qui a fait le coup ? Déductions faites, seul l’assistant a pu subtiliser le précieux, le petit binoclard s’étant absenté un temps lors du repas. Le traître a revendu le grimoire à un vil oiseau, le retord Guillaume de la Cour. L’assistant pendu pour la peine, il n’en reste pas moins que le trésor s’est envolé dans les serres du volatile, à la barbe des autorités. Voilà l’action transportée au duché d’à côté, le duché de Clérembard. Comment le récupérer ? Le professeur Cormor en perd son latin. D’autant que l’ensemble des duchés a été informé que le « Vaucanson grimoris » est à vendre. Herbert et ses amis y voient aussi l’occasion de reprendre le Donjon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Sur une riante petite colline se dresse le duché de Vaucanson ». Cette nouvelle histoire au pays du Donjon débute, inhabituellement, comme un conte, comme s’il importait de repartir de la base. Il est vrai que la série fête cette année ses dix ans ! Dix ans d’aventures et de facéties qui ont fait du bébé une vraie pieuvre aux ramifications multiples. Et depuis donc, ses pères Sfar et Trondheim se penchent enfin sur son enfance, y retrouvant inspiration et allant. Idéal pour le novice, le Grimoire de l’inventeur est un récit « classique » du genre, plutôt bien construit et reposant une fois encore sur ses personnages truculents. Du roublard coq de la Cour aux clébards du duché de Clérembart, des déboires, des bagarres, des trépanations et un monstre à la fin : l’intrigue ne manque pas de gueules et d’intérêt. D’autant qu’au pinceau, dans un registre pourtant différent d’un Bézian ou d’un Blutch (ex. guest stars), Nicolas Kéramidas fait parler le talent. Le dessinateur de Luuna habille de son trait enchanteur cette farce animalière. Du beau travail vraiment, tant dans les faciès et expressions qu’au regard des décors et seconds plans soignés. Nuances de couleurs et traitement des ombres et lumières, notamment. L’artiste s’est appliqué et cela se voit. Résultat : graphiquement un des plus beaux albums de la série. Joyeux anniversaire !