L'histoire :
Andrée Garnier accumule les courses avec son bateau. Elle aide les gens des îles, elle leur sert de factrice. A la tombée de la nuit, elle embarque des vieux amants qui fêtent leurs noces de fleurs, trente ans de mariage. Elle doit les emmener jusqu’à l’île jaune, où ils se réveilleront devant une forêt de mimosas. En guise d’effluves printanières, c’est un déluge de flèches enflammés qui les accueillent. Les vieillards réagissent en guerrier. Bien sûr, ils sont avec Isis, princesse kochaque habituée à tuer dès le berceau et Herbert de Vaucanson, ancien Gran Kahn, et ancien détenteur de tous les objets du destin. Ils se présentent à Andrée, que ça fait beaucoup rire. Elle ne les croit pas et manque de s’étouffer de rire quand Herbert lui confie que c’était lui qui avait fait faire exploser Terra Amata en morceaux. Les héros veulent sauver la vieille dame puis repartir lever une armée pour trouver leurs agresseurs. Mais ils sont bombardés par des mercenaires portés par des Vanderbecks. Le bateau est coulé. Ils nagent jusqu’à l’île la plus proche, une île mausolée où ils vont découvrir que cette vieille dame a des pouvoirs très spéciaux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On avait découvert Andrée Garnier, jeune notaire brillante déçue des magouilles politiques et de la veulerie des hommes, dans le Donjon Monsters 16 où de la Cour se servait d’elle pour maîtriser le coffre aux âmes. Elle est forcément l’un des liens forts avec la série des Antipodes +10 000. Le scénario est haletant. Les révélations se font au compte-gouttes, surtout en ce qui concerne Andrée qui est une inconnue pour Isis et Herbert. Les petites blagues se succèdent comme dans les films d’action des années 90. Mais les héros sont habitués à côtoyer la mort et ils le font avec flegme. Comme d’habitude, les lecteurs vont se prendre au jeu des références, des liens avec les autres séries. Malgré une petite facilité pour réunir un max de persos à la fin de l’album, tout est maîtrisé, huilé. C’est drôle, bourré de références, de bagarres et d’action. Un donjon, quoi, porté les tauliers Sfar et Trondheim. Aude Picault apporte beaucoup à ce mélange d’action et de subtilité. Son trait simple et fin lui permet de donner beaucoup de mouvement et de souffle à cette Odyssée en accéléré. Il sert l’aventure et la rehausse. Au premier coup d’œil, ça a l’air simple, rapide, facile. On ne s’aperçoit qu’à la fin qu’on était directement entré dans l’histoire, dès la première page. Et ça, c’est le talent.