L'histoire :
Marvin, Isis et Herbert volent vers une nouvelle destination. Le gardien leur a demandé de ramener un artefact puissant, le fugus purit, un champignon capable de figer tous les occupants du donjon pour les mettre dehors. Ils se rendent à Cochonnaille, la cité des magiciens. Marvin est bourré de trac, car c’est aussi la ville de la prêtresse draconiste qu’il aime, Pirzuine. Il s’attendrit dangereusement : lors d’une halte, il laisse un gringalet dans une auberge l’insulter, puis le battre à mains nues parce que le petit cochon lui a demandé de se laisser faire. Il souhaite intégrer un clan, le clan des hommes de granit, peuplé de mastards comme le gorille et le rhinocéros qui l’attendent… Une fois à Cochonville, Isis et Herbert partent à la recherche du champignon, qui dégage une odeur pestilentielle, pendant que Marvin part séduire Pirzuine. Alors que celui-ci va se lancer dans un glorieux Tong Deum de fiançailles, ses amis arrivent avec le fugus purit… Le Tong Deum ne vient pas et Marvin vomit de dégoût devant sa promise. Furieux, il demande à Herbert réparation. Mais le canard le tient en respect grâce à sa main puante. Alors qu’Isis et Pirzuine deviennent amis, les guerriers se rendent compte que la propriété du champignon n’est pas de figer les personnes mais de transformer la pierre en sable. Le Gardien leur a menti : il veut détruire le donjon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cela faisait cinq ans qu’on attendait le retour du Donjon. Lewis Trondheim et Joann Sfar, ses créateurs, avaient besoin de passer à autre chose. Le grand Lewis avait annoncé que les deux amis ne s’interdisaient rien. Et les voilà de retour avec deux numéros, ce Donjon Zénith dessiné par Boulet et un tout nouveau Donjon Antipodes – dessiné par Grégory Panaccione – qui en appellent d’autres. Dans DZ7, Marvin et Herbert s’éloignent de celui qui a façonné leur vie d’adultes, le Gardien. Il les a trompés une nouvelle fois, et les deux amis cherchent donc une solution pour sauver le donjon que le Gardien veut sacrifier. La solution va consister en une opération suicide digne de leurs plus grandes heures, aidés par les femmes qu’ils aiment, Isis et Pirzuine. Le scénario est bien mené et rythmé à souhait. Les dialogues sont bien entendus excellents, mais on n’en attendait pas moins du duo infernal. Boulet est déjà un habitué du Donjon puisqu’il a dessiné les deux derniers Donjon Zénith. Il est parfaitement à l’aise dans cet exercice et le séquençage lui permet d’alterner des plans très différents. Certains sont proprement magnifiques, comme celui des fiançailles draconistes ou la case du choix du pourvoyeur exécutaire. Le lecteur profite d’une aventure passionnante et drôle, agrémentée de beaux rebondissements. On a l’impression que les trois compères n’ont jamais arrêté. Et le lecteur aussi a l’impression de retrouver un vieil ami, de ceux qu’on peut ne pas voir pendant longtemps et qu’on retrouve comme si on l’avait laissé la veille. Un retour réussi.