L'histoire :
A Cochonville, Alcibiades n’est pas bien reçu. Dans la cité des magiciens, les scientifiques ne sont pas les bienvenus. Alcibiades n’est pas au bout de ses peines, car à la recherche de Marvin et Pirzuine, il se retrouve dans une famille draconiste qui élève un nourrisson. Et ce n’est pas de tout repos. Il découvre Marvin affublé d’un abat-jour sur la tête, pour l’empêcher de voir son enfant. Ridicule avec sa tiare de paternité, Marvin s’écroule dans les escaliers au moment de recevoir son ami, puis change la couche de son enfant en lui mettant sur la tête… Mais il tient à respecter les règles absurdes de sa religion, d’autant qu’elles lui permettent d’oublier la mort récente de sa mère. Pirzuine et Marvin acceptent de partir sauver Horus. Marvin fonce tête baissée à l’aide de sa plus grosse hache, mais il découvre à l’intérieur du donjon ce qu’il ne soupçonnait pas. Horus est en train de lutter avec des milliers de fantômes. Il les a enfermés dans un cercle à l’intérieur duquel ils tournent sans relâche. Pour l’aider, il a besoin d’un mage puissant, Blaise Pilozzi, un ancien proche ami de Pirzuine. Mais celui-ci est désormais un chef d’entreprise renommé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Donjons sortent à tour de bras depuis quelques mois, ou plutôt à tour de cervelles de ses deux créateurs, Lewis Trondheim et Joan Sfar. Les liens créés entre les différentes séries (Potron-Minet, les débuts du donjon, Zénith, son apogée, Crépuscule, l’après-donjon et Monsters, qui suit l’évolution de différents personnages, sans oublier les nouveaux Antipodes -10000 et +10000, qui mettent la série dans une perspective longue) permettent aux lecteurs de faire des liens abondants. Ici on retrouve Blaise, qu’on avait découvert enfant dans le T15 de Monsters, les Poupoutpapillonneurs. Il est devenu un mage puissant qui jouit d’une belle complicité avec Pirzuine, ce qui rend fou Marvin et va le conduire à faire de plus en plus de bêtises, lui donnant le rôle de clown malgré lui jusqu’ici détenu par son ami Herbert. Ses énormités, créées la plupart du temps par son observance scrupuleuse de la religion draconiste et/ou sa jalousie, permettent autant de rebondissements qui vont nourrir un scénario une nouvelle fois particulièrement efficace. Le dessin de Boulet est aussi excellent, très vif, ses mouvements sont particulièrement réussis et certaines cases très belles, comme la vue générale extérieure de l’Aparmaseë, la bibliothèque elfe qu’on avait découverte 10 000 ans plus tard, dans l’Antipodes + T2 qui projetait la pérennité du coffre aux âmes, d’ailleurs. Encore une fois, on sent bien que le trio s’est amusé et les lecteurs trouveront eux aussi matière à rire et à s’enthousiasmer.
