L'histoire :
Guilhem Roché a perdu la mémoire suite à – selon la légende – un âpre combat contre le chevalier d’ombre. A son réveil, il fut recueilli par un vieil homme nommé Emeric, un guérisseur. En pleine journée, Angèle Aventin arrive chez lui en hâte, mais ce dernier, affaibli, ne peut l’aider. Emeric demande donc à Guilherm, qu’il considère comme son élève, de la suivre. En arrivant chez elle, Guilhem découvre un enfant qui respire à peine. L’apprenti guérisseur fait sortir tout le monde, prend l’enfant dans ses bras et s’abandonne à une vision dans laquelle il a l’impression de voler tel un faucon. Suite à cela, l’enfant va se remettre, miraculeusement. Tous les villageois des alentours vont alors se rendre chez le guérisseur afin qu’on les soigne… et Guilhem fait des merveilles en la matière. Emeric s’étonne de voir comme son élève maîtrise l’art des potions, mais ce dernier n’en a guère besoin pour guérir. Un visiteur venant de loin se présente un jour avec une profonde cicatrice au ventre. Après quelques instants, durant lesquels le passé lui revient d’une traite en mémoire, Guilhem reconnait son propre frère, Arnaut, à qui il fit jadis cette entaille, pour une histoire de cœur. Mais Arnaut est venu en paix : ayant eu vent du don de Guilhem, il lui demande de le suivre pour soigner Nita, leur ancien amour commun. Pendant ce temps, l’inquisition poursuit sa purge et en vient même à bruler une vieille dame nommée Blanche Roché, la mère de Guilherm…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de cette nouvelle série médiévale est une véritable bonne surprise ! Entremêlant plusieurs ambiances, historique et ésotérique au premier chef, le récit se déroule à l’époque où l’inquisition chassait les hérétiques et assimilés comme tels. Pierre Makyo nous dévoile un scénario riche, à la mécanique bien huilée. L’histoire suit plusieurs trames principales, la principale étant celle du héros Guilherm Roché. Viennent ensuite celle des inquisiteurs et d’Arnaut Roché. L’auteur se sert également beaucoup de flashbacks qui, dans un premier temps, peuvent désarçonner. Mais leur importance et leur placement judicieux les rendent parfaitement compréhensible. Les nombreux rebondissements viennent dynamiser un récit qui évite toute digression inutile, rendant la lecture passionnante et limpide. Cette mise en bouche de Je suis Cathare est également pourvue de planches absolument fantastiques de précision et de finesse, tant au niveau des personnages que des décors. Le cadrage étonne aussi par instants, avec des choix osés et salutaires. Le découpage n’est pas en reste et s’avère extrêmement dynamique. Avec un scénario doté de mystères encore nombreux, un dessin sublime, ce premier tome reste un choix peu risqué pour tout amateur d’Histoire ou d’histoires fantastiques. En bref, l’album est « parfait », attribut à prendre au sens contemporain, et non selon la signification cathare d’« hérétique »…