L'histoire :
Au début, il n’y avait rien du tout ! Puis est apparu une yaourtière qui décida de créer le temps pour oublier son ennui. Mais cette dernière remarqua que sa première création ressemblait finalement à une unité de mesure de l’ennui. Elle se lança alors dans la création de la vieillesse et surtout des choses qui vieillissent. Elle donna ainsi naissance à la Terre, l’air, la marée, les arbres, les dinosaures… Après une petite sieste, la yaourtière divine vit que tout fonctionnait bien, à part au niveau du vieillissement. En effet, un vieux dinosaure qui ne sait plus se déplacer depuis une vingtaine d’années demande qu’on fasse quelque chose pour lui. Pour satisfaire le tricératops, la yaourtière se lance dans la création de la mort. Cependant, voyant à quel point la mort peut être horrible et peu ragoutante, elle décide de confier ce rôle au tricératops mort, qui devient dès lors la toute première faucheuse de l’Histoire ! Si la faucheuse fraîchement nommée est contente du rôle qu’on lui offre, elle découvre assez vite à quel point ses congénères sont idiots. Entre celui qui meurt empalé sur les piquants de la femelle avec qui il a voulu avoir des rapports, le bébé dino qui a été mangé par sa mère affamé ou celui qui meurt d’allergie après avoir mangé ses excréments, « la mort » n’est pas gâtée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après sa trilogie sur La petite mort et un tome sur la petite fille de son héros, Davy Mourier propose aujourd'hui un nouvel opus dans le même univers. Cette fois, l’auteur creuse les origines de la création et du travail de grande faucheuse, ainsi que son rôle à travers l’Histoire et le temps. Préhistoire, ancienne Égypte, Grèce antique ou encore mondialisation, tout y passe via des gags amusants teintés ou non de références. Globalement, si vous aimez l’univers mélangeant noirceur et émotion de l’auteur, vous apprécierez cet album. Néanmoins, l'aspect foutraque de la BD se révèle assez déstabilisant et peut parfois vous perdre. En effet, les gags sont tantôt en un dessin, puis tantôt en une page, puis tantôt en strip, puis de nouveau en une page… En plus, l’histoire est entrecoupée de visions d’événements futurs, de tableaux humoristiques mettant en scène la faucheuse et un mort célèbre, de fausses pierres tombales avec messages décalés, ou également de couvertures détournées des aventures de Martine. Bref, ça fait beaucoup et un peu fouillis. Cela dit, l’essentiel c’est que l’humour demeure le fil rouge de ce nouvel album. Sur le plan graphique, cela reste fidèle à la série, avec du noir et blanc au style épuré, où la couleur et les décors s’invitent de temps en temps par petites touches. Bref, l’auteur prouve qu’il a encore des choses à dire au cœur de cet univers très original…