L'histoire :
Maud et Guilhem, alias les justiciers masqués « la Rose écarlate » et « le Renard », sont en Cappadoce, pour plusieurs causes parallèles et complémentaires. Primo, ils sont en quête du trésor des templiers, dont la carte est gravée sur le pommeau de l’épée de Guillaume. Secundo, ils cherchent à venger le père de Maud, assassiné par les jumeaux Huet, eux aussi à la recherche du trésor. Tertio, Maud vient de découvrir que sa mère appartenait à une tribu originaire de cette région, gardienne du trésor des templiers de génération en génération. Guilhem a été laissé pour mort dans le désert par Siban, au moment où ce dernier à enlevé Maud pour la conduire à sa famille. Le jeune homme s’est ensuite joint à une bande de 40 brigands, mise au service de 3 français en quête d’un « trésor » : les frères Huet ! Guilhem voit ici une occasion inespérée de se venger et de retrouver Maud. De son côté, la jeune femme apprend l’histoire de ses parents et s’épanouit au sein de sa nouvelle famille. Elle espère néanmoins de tout cœur revoir un jour Guilhem vivant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu’à présent, la Rose écarlate se contentait d’écumer les poncifs éculés de l’aventure romantique pour nouer une saga de justiciers masqués, sous une Renaissance à la guimauve. C’était gentillet, archi-téléphoné, farci de bons sentiments, de pathos, de fleufleurs et de couchers de soleil… mais ça restait divertissant et pas désagréable à suivre, sans nécessiter beaucoup d’espace de cerveau disponible. Ce sixième opus conclut frénétiquement le premier cycle, en résolvant toutes les intrigues d’un coup : vous saurez ce qu’est le trésor des templiers, à quoi ressemble le troisième frère Huet, l’objectif (saugrenu ?) de leur quête… Vous verrez enfin la passion se nouer entre Maud et Guilhem (non ?? siiiii !!), les secrets de famille se démêler, les comptes se régler… et tout cela de manière effrénée et passablement grand-guignolesque, en moins de 34 planches ! A ce niveau d’invraisemblance et de raccourcis, ça n’est plus du dénouement, mais du torchage vite expédié. Zim boum smack, tout est bien qui finit bien… et Patricia Lyfoung délaye ensuite la sauce dégoulinante pour atteindre les 46 pages. C’est d’autant plus hallucinant que la finalité des 3 quêtes entrecroisées (la famille, la vengeance, le trésor) verse finalement dans le fantastique le plus trivial. Pour faire dans la métaphore, c’est un peu Dragon Ball qui télescope Candy… Graphiquement, Miss Lyfoung maîtrise toujours son coup de crayon largement emprunt de mangas, très concentré sur les personnages et leurs tenues… mais comme vous le constaterez aux teintes de la couverture, la colorisation se stigmatise de plus en plus vers une palette outrancière et une débauche d’effets (rayons de lumières, reflets, scintillements en pagailles, textures, lignes de fuites…) qui permettent de s’affranchir des décors. Bref, ce final est très décevant. Or, vu qu’un nouveau cycle est d’ores et déjà annoncé, espérons qu’il s’appuiera sur les bonnes bases du début.