L'histoire :
Tous les quatre ans, à Olympie, c’est l’Exechiria, ce qui signifie « arrêter sa main ». Cette trêve, où aucun sang ne doit être versé, fait la part-belle à un seul champ de bataille : le stadion, théâtre des jeux les plus prestigieux. Seuls les meilleurs des meilleurs auront le titre suprême et pourront porter la couronne tant convoitée. Le premier jour, les compétiteurs doivent prêter serment devant Zeus et jurent qu’ils respecteront les règles du jeu d’Olympie. Alors que la fête du commencement bat son plein, un athlète se recueille devant la sublime statue de Zeus. Un noble, Kionis, vient le rejoindre, lui aussi peu désireux de participer aux célébrations. Ce dernier reconnaît Aurelios de Mykonos, le guerrier qui pleure. Aurelios ne peut retenir les larmes de son œil droit à cause d’une vilaine blessure reçue à la tête. Aurelios a déjà participé plusieurs fois aux jeux mais il n’a jamais gagné. La légende dit que si l’on participe une troisième fois, c’est qu’on est prêt à se battre jusqu’à la mort pour laver son honneur. En réalité, Aurelios revient aux jeux pour une toute autre raison. Il ignore cependant que Kionis a, lui aussi, une mission secrète…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sept tomes évoqueront chacun une des 7 merveilles du monde : voilà le nouveau projet pharaonique de Delcourt. Pour démarrer cette série ambitieuse, Luca Blengino choisit l’une des merveilles les plus marquantes : la célèbre statue de Zeus, fondée par Phidias en -432 et siégeant à Olympie. Troisième merveille dans l’ordre de construction, ce monument exceptionnel faisait plus de douze mètres de haut et touchait presque le plafond du temple où il se trouvait, tant le Dieu des Dieux dominait cette civilisation. Faite en chryséléphantine (mélange d’or et d’ivoire) la statue a malheureusement été détruite lors d’un incendie, ne laissant plus aucune trace, mis à part dans l’imaginaire de chacun. Cela tombe bien, Luca Blengino n’en manque pas. L’angle d’attaque est ici habile : loin de présenter le mode de fabrication et les étapes de construction de cette statue, Blengino lie cette merveille à un autre grand événement de l’époque : les premiers jeux olympiques ! C’est d’ailleurs une réalité historique puisque les jeux ont été créés dans l’objectif de récupérer l’aura sacrée de la statue de Zeus. C’est alors une véritable intrigue policière qui se joue pendant les jeux, où plusieurs personnages recherchent un objectif différent. Ces enjeux sombres et tortueux les amèneront forcément à se croiser au final. De plus, les intrigues sont ponctuées par des combats violents et impressionnants, qui constituent une des épreuves des jeux. Le fil de la narration, véritable fil d’Ariane, se déroule petit à petit pour dévoiler une histoire remarquable, d’autant plus impressionnante que la statue de Zeus n’est qu’une toile de fond qui aura bien plus d’importance qu’il n’y paraît. D’ailleurs, le scénariste ajoute une annexe très intéressante à la fin de l’album : rappelant des détails sur la statue de Zeus, il explique également, avec beaucoup d’humilité et de précisions, les faits historiques qui l’ont inspiré et ceux qu’il a changés pour le bien de l’album. Que dire également du dessin de Stefano Andreucci... Le trait de l’artiste est une œuvre d’art tant il est maîtrisé à la perfection : science du cadrage s’allie parfaitement au sens du détail. Ajoutez à cela une colorisation fine et élégante et vous serez plongés de belle façon dans cette époque noble et sauvage tout à la fois. Un démarrage tonitruant et à la hauteur du thème : une merveille !