L'histoire :
Arder Phénix et Demeter de Smyrne sont deux amis inséparables. Ils vivent de menus larcins dans Chrysopolis. Noyant leur oisiveté dans une taverne, ils discutent de leurs projets d'avenir. Demeter n'est pas pressé par le temps et se contente d'écouter son ami sans sourciller. Arder finit par s'énerver: il en a assez de vivre de petits vols et veut fomenter un gros coup. Malheureusement, au même moment, des hommes patibulaires entrent dans la taverne et se dirigent vers Arder. Les hommes de main de Lysumaque viennent rappeler au jeune homme qu’il doit encore deux cent plaques d'électrum à leur maître. Lysumaque s'impatiente et il laisse trois jours à Arder pour le rembourser. Passé ce délai, il récupérera ses yeux, son foie et ses boyaux. Demeter tente d'aider Arder, mais ils devront compter sur la providence pour sortir de ce mauvais pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatrième tome pour la quatrième merveille du monde : Le temple d’Artémis. Cette fondation imposante à Ephèse est bien sûr emprunte de religion et de mysticisme. Luca Blengino l’a bien compris, mais il prend rapidement le contre-pied lorsqu’il présente dès le départ des personnages à contre-emploi. En effet, non seulement les héros sont des petites gens, mais ce sont en plus des voleurs de bas étage. Un peu comme les tomes précédents, c’est le destin de gens insignifiants qui va se lier à l’une des sept merveilles. Ici, le scénario est habile dans le sens où les brigands Phénix et Demeter ont un projet fou : entrer dans le temple sacré d’Artémis et y voler toutes les richesses qu’il contient. C’est là qu’on retrouve l'aspect religieux du monument d’Ephèse, puisque les deux filous vont recruter une amie qui va endosser le rôle d’une prêtresse de la déesse de la chasse ! L’action est donc prenante et le suspense intense dans cette chasse au trésor antique. Le scénario se fait presque western spaghetti, puisque de nombreux personnages patibulaires gravitent autour de ce temple. Le dessin d’Antonio Sarchione est d’ailleurs efficace et centrée sur le rythme rapide et nerveux de l’intrigue. Malheureusement, Blengino abuse de dialogues vulgaires et insupportables. Le registre familier est certes moderne, mais il tranche complètement avec l’époque antique et finit par irriter. De plus, certains rebondissements sont énormes et peu crédibles. Dommage, car les bonnes idées ne manquent pas et cet opus aurait mérité un meilleur traitement. Un tome plus faible, donc, que les précédents, même si la lecture reste plaisante.