L'histoire :
A la veille d'un mariage qui doit marquer une étape clé dans la paix entre le royaume d'Egypte et les séleucides d'Antiochos, un drame survient à Alexandrie. Le gardien du phare est retrouvé mort au pied de la construction, au terme d'une chute inexplicable. Comment celui qui maîtrisait parfaitement le fonctionnement de la merveille architecturale aurait-il pu se laisser prendre par le foyer qu'il entretenait lui-même, puis plonger, vêtements en feu, dans le vide ? Ptolémée confie l'enquête sur cette mort mystérieuse au général Kiostrades. Le roi souhaite faire amener la ville lumière au développement commercial et artistique, privé jusqu'alors par des conflits interminables. Pour réaliser le rêve d'unification d'Alexandre le Grand, il organise le mariage de sa fille Bérénice avec Antiochos l'ancien ennemi, et prévoit de recevoir dans quelques jours la flotte de séleucides venu accompagner leur souverain pour cet événement. Mais il faut pour cela que la mort du gardien soit expliquée, en commençant par l'origine d'un parchemin couvert de formules mathématiques, découvert derrière le foyer du phare. Pour cela, Kiostrades va chercher l'aide d'un jeune prodige exclu de l'université pour conduite dépravée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Luca Blengino poursuit son érudite épopée des sept merveilles du monde antique, toujours sous le concept d'une aventure qui permet de révéler, ou d'imaginer, des secrets entourant ces monuments célèbres. C'est sous la forme d'une enquête policière, en quelque sorte, que nous traversons les rues, les palais et les tavernes de la ville lumière que fut Alexandrie, dépeinte comme le creuset d'une intense activité artistique et scientifique. On y croise des personnages célèbres comme Archimède de Syracuse, au cœur de l'intrigue imaginée par Blengino et illustrée par Tommaso Bennato. Avouant en postface la part d'imagination qu'il ont injectée, notamment dans les entrailles supposées du phare, les auteur réussissent néanmoins à mettre en images un univers dense, riche de palais superbes, aux rues ou aux bas-fonds fourmillant de détails, très crédibles. Le dessinateur démontre une belle technique et une incomparable exigence dans la composition de ses planches, dans la continuité d'une forme de réalisme italien que la BD franco-belge accueille volontiers dans ses projets éditoriaux. Rien ne surprend vraiment dans ce nouveau one-shot réalisé avec un grand professionnalisme, mais il offre une belle séquence d'évasion.