L'histoire :
Le 4 septembre, c’est un triste jour pour un cancre comme Toto : c’est le jour de la rentrée des classes. Alors il lui vient une idée pour s’amuser. Il appelle un copain, Igor, pour lui annoncer qu’un nouveau nommé Sven Erbeth est arrivé dans la classe de Mr. Loyal. Ce dernier justement, tout aussi mécontent de retrouver ces garnements, surveille un bougonnant la cour de récréation. Igor court alors en l’interpellant : dîtes Monsieur, c’est vrai que vous avez un Erbeth dans votre classe ??? A défaut d’arborer un « air bête », le maître se fâche tout rouge et puni l’insolent. Toto et son ami Yassine peuvent rigoler, Igor s’est fait un nouveau poteau au piquet, à défaut d’un nouveau camarade… Pourtant le soir en rentrant, Toto fait la moue. Sa maman l’interroge sue ce qu’il a apprit aujourd’hui. Toujours les mêmes choses ? Faut croire que non, encore pas assez, parce qu’en partant Mme Jolibois lui a dit : « A demain ! ». Pauvre Toto. Heureusement la classe verte se profile. Un grand bol d’air frais loin des cahiers et tableaux noirs lui fera le plus grand bien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eh non, les fameuses Blagues de Toto (désormais 4 tomes) ne sont plus l’apanage des emballages papiers Carambars. Les éditions Delcourt ont eu la (bonne !) idée d’en confier la paternité BD au Belge Thierry Coppée. Instituteur de profession, il en connaît un rayon sur les histoires de cour d’école : l’homme idéal quand sonne l’heure de la récréation. Car c’est bien de récréation qu’il s’agit, ou plutôt d’anti-devoirs de vacances estivaux. Dans un créneau jeunesse déjà largement occupé par les Cédric, P’tit Spirou et autre Titeuf, Thierry Coppée parvient à camper un jeune héros espiègle et attachant. Le ton des différentes planches reste toujours très correct, policé, l’auteur préférant jouer sur le contre-pieds et la surprise au lieu du regard mal placé. On croirait un enfant qui s’adresse à un autre (et non un adulte qui joue à l’enfant et regarde plus son plaisir que celui des plus jeunes). Le comique repose en fait sur cette fraîcheur enfantine, leur bon sens inné à envisager les choses le plus naturellement (et désarçonnant) possible. Imprévisibles, les répliques amusent. Exemple : lorsqu’un fermier rencontre un cochon qui lui demande sa paille pour construire une maison, sa première réflexion est bien sûr... de s’étonner : « Vin’dieu, v’là donc un cochon qui parle ! » (p.24). Pourquoi aller chercher midi à 14h quand la réponse semble évidente… dans la bouche d’un enfant. Ne disent-ils pas toujours la vérité ? En bref, un contenu de très bonne tenue, présenté de manière claire et mignonne (typographie, couleurs et dessin). Une série positionnée CP/CE1 qui ravira cependant les petits et les grands, selon la formule consacrée « de 7 à 77 ans » !