L'histoire :
Naomie possède un magasin d'antiquités herité de sa mère décédée plusieurs années auparavant. Obsédée par cet héritage familial, elle y consacre sa vie et n'imagine pas s'en éloigner un jour. Enceinte de quelques mois, elle envisage, comme sa maman, de donner naissance à son enfant dans l'eau, son élément, puisqu'elle est du signe du cancer. Mais un coup de fil de son fiancé va changer le cours de son existence. Une importante fuite d'eau a eu lieu dans l'immeuble du quartier de New York qui abrite sa boutique, qui est restée deux jours sous les eaux. La totalité de ses biens a subi des dégats énormes. Naomie s'installe au milieu de capharnaum pour tenter de récupérer ce qui peut l'être et tombe par hasard sur un vieux grimoire indéchiffrable, dans lequel elle trouve une carte de visite. 12 ans plus tôt, sa mère avait laissé le numéro de téléphone d'un certain Mr. Goldberg, à rappeler d'urgence. Poussée par un besoin absurde, convaincue qu'elle n'en retirera rien, Naomie compose néanmoins le numéro de téléphone...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après quatre albums en autant de mois, le doute commence à s'installer sur la qualité de cette série-concept autour des signes du Zodiaque. Pas de lien réel entre les albums sur le fond de leurs histoires, les seuls évènements récurrents des précédents volumes étant oubliés dans celui-ci. Pour tout point commun, un raccord en fin d'album, qui rappelle le rôle qu'a joué le signe du zodiaque des personnages principaux, et laisse entendre que tout n'est pas terminé. Mais pour ce qui concerne les 46 planches de L'Héritage du Cancer, rien qui permette de dépasser le cadre de cette histoire de vieux grimoire. Et là encore, Corbeyran a concoté un scénario qui boucle sur une sorte de conclusion mystico zodiaquale... qui permettrait de faire boucler a peu près n'importe quelle intrigue. L'histoire combinée de Naomie et du vieux Mr.Goldberg est certes menée avec efficacité, mais si l'on exlcut les grosses ficelles de la violence faite au viellard par le jeune homme qui l'héberge, l'album est vide. S'appuyant sur le dessin efficace d'Alexis Robin, le scénariste en fait des tonnes pour choquer le lecteur et créer tant bien que mal une accroche. Mais l'album est trop vite lu et laisse incontestablement un sentiment de frustration. Certes, les thèmes-clés du signe du cancer sont (semble-t-il) abordés : présence de l'eau, fécondité, vie et mort. Il faut donc reconnaître l'exercice de style qui a consisté à regrouper ces trois axes en une seule histoire cohérente. Mais pour que le fameux 13ème tome de cette série révèle, comme l'annonce le pitch éditorial, un lien entre les 12 one-shots apparemment indépendants, il va falloir une sorte de petit miracle. On ira voir l'horoscope de Corbeyran quand l'échéance approchera. Il est sagittaire.
