L'histoire :
Dans leur bocal, des poissons rouges s’imposent de nouveau toute sortent de considération métaphysiques. Ils se trouvent également confrontés à des intrusions extérieures, qui viennent perturber le ronron de leur destinée. Par exemple, quand un oiseau vient se poser, menaçant, sur le rebord du bocal, en piaillant : « Miaou », faut-il y voir une ruse mesquine destinée à masquer des intentions peu amicales ? Les prédateurs ne sont cependant pas les seuls responsables de la mort des poissons rouges. Quand les évadés du bocalcatraz (une célèbre conjuration qui n’est jamais, à ce jour, parvenu à ses fins) réussissent enfin à sortir, ils s’aperçoivent hélas, trop tard, qu’à l’extérieur, il n’y a pas d’eau et… ils en crèvent. Or, quand ils restent à l’intérieur du bocal, nos amis consultent aussi beaucoup des médecins, qui ont de piètres nouvelles à leur annoncer et rivalisent de cynisme pour leur exposer. Enfin, l’incursion par le haut d’un hameçon, autour duquel se trouve enroulé un ver de terre, les laisse pantois : comment différencier avec exactitude la tête des fesses chez ce nouvel individu ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu’au tome 4, les aventures métaphysiques de ces poissons rigolos étaient des reprises des gags publiés dans les albums jadis édités chez les éditions du Cycliste. A partir du présent tome 5, il s’agit de nouveaux gags, et Nicolas Poupon en joue de manière transparente, mettant d’emblée la pression chez ses héros écaillés : désormais chez Drugstore, il va s’agir d’être au moins aussi drôle qu’auparavant. Ça n’est pourtant pas gagné… La plupart des traits d’humour sont cette fois capilotractés ou font appel à un sens de la dérision laborieux ou très moyen (75%). Les enquêtes du commissaire Chabrot sont pénibles, le médecin cynique n’est en rien lié à la condition piscicole… Certes, d’excellentes idées surnagent parfois heureusement (25%, donc : les vers de terre, le « petit rouge »…). Poupon n’est jamais aussi bon que lorsqu’il joue de l’absurde destiné de ses poissons, comme un parallèle à la vanité de l’existence. En effet, à nos yeux, ces cons de poissons n’ont rien d’autre à faire que tourner en rond dans leur bocal. Mais à l’échelle de l’univers, n’en va-t-il pas de même pour l’humanité entière ? Il faut tout de même reconnaître à l’auteur une véritable force de renouvellement. Avec cette recette géniale, il est tout à fait capable de livrer un 6e recueil hilarant.