L'histoire :
La peau de banane, éternel gag, peut-elle aussi fonctionner avec nos poissons rouges ? Comment nos amis poissons peuvent-ils préparer leur déménagement ? Pendant ce temps, les poissons s’amusent bien sur la grande partition de l’humour moderne. Madame Irma est un nouveau poisson : elle prédit l’avenir et rappelle le passé pour un prix modique : cent euros ! Le passé, justement, c’est une notion difficile pour nos amis à branchies. Car leur mémoire se limite à l’instantané : du pain béni pour Madame Irma qui a donc beaucoup de travail pour rappeler la mémoire défaillante de ses clients. Un autre animal fait son apparition dans le bocal : Jean-Paul de Terre, le kamikaze. Suspendu à un hameçon, il tente de dialoguer avec les poissons rouges et d'améliorer sa vie qui ne tient qu’à un fil… Quand le cousin requin vient rendre visite à sa famille, ça fait également des dégâts. La communauté amphibie a aussi de la visite avec Marine Le Pané, Gilbert Colin Connard et Jean-François Copain-Copain. Cette fine équipe arrive avec des idées toutes neuves qui va révolutionner la vie au bocal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les poissons errent toujours en rond dans le fond de leur bocal, s’adonnant à des réflexions ou des rôles complètement décalés. Après un recueil sur la crise, voici un opus plus large, qui tente d’alterner gags légers et gags plus sociaux. Ainsi, le nouveau poisson madame Irma est une réflexion mordante sur les voyances de tous poils, tandis que la classe politique et ses extrêmes en prend pour son grade avec la famille Le Pané (y-aurait-il une vague allusion dans la consonance à un patronyme existant ?). Certaines idées sont franchement intéressantes, comme le ver de terre à l’article de la mort, les trous de mémoire des poissons ou le local offert gracieusement par Glénat . Le ton est donc toujours aussi absurde, mais le comique de répétition devient de plus en plus tordu. Pour trouver des variantes humoristiques sur cette indécrottable thématique, Poupon part dans des horizons bien trop complexes pour pouvoir rire en toute simplicité. Ainsi, le jeu de la prédiction sur le passé et l’avenir avec la voyante est tellement obscure qu’on finit par ne plus rien voir (un comble pour une voyante !). De plus, la parenthèse musicale est tellement peu drôle qu’elle ressemble plus à une fausse note qu’autre chose. La critique politique n’est pas non plus des plus originales, même si certains noms sont amusants. Le dessin lui-même semble incarner cette lassitude de la série : les poissons ont des yeux déprimés, lorsqu’ils ne sont pas représentés en train d’agonir hors de leur bocal. Madame Irma, elle-même, n’aurait pas fait une meilleure prédiction. Le fond du bocal n’a pas encore touché le fond, mais la série a du mal à refaire surface…