L'histoire :
Un client débarque, dans un degré d’excitation ultime, dans sa librairie spécialisée en BD. Il n’en peut plus, il veut savoir si « il » est arrivé !? Une goutte de sueur sur la tempe, le libraire lui répond que ça ne risque pas : l’éditeur a fait faillite, la sortie est reportée, l’auteur est en procès et que vu que l’album est saisi, il faudra attendre deux ans de plus… Puis il s’esclaffe qu’il s’agit là d’une sacrée bonne blague : il vient de recevoir une pile de 300 ! Trop tard, le client a fait sa crise cardiaque.
Un homme soliloque devant sa bibliothèque de BD : la grande différence entre une belle bibliothèque remplie de romans, de contes, de poésie et autres classiques, et une bonne bibliothèque bourrée de BD, c’est que les bouquins de la bibliothèque de BD, on les a tous lus.
Un client est impressionné par la quantité et la diversité des BD que son libraire doit gérer dans sa boutique. Notamment, il veut savoir si le Trondheim qu’il a choisi est bien une nouveauté. Le libraire le déçoit : pas du tout, celui-là il est déjà sorti il y a au moins 4 jours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ceux qui ne connaissent pas, Animal lecteur est la BD sur le monde de la BD. Les strips ici recueillis ont été initialement publiés dans une colonne du magazine Spirou, d’où le format inédit et ultra vertical de la série, de type gratte-ciel. A travers cette mise en abyme perspicace et spirituelle, les auteurs Sergio Salma (aux scénars finauds) et Libon (aux dessins rigolos) livrent leur vision satyrique de leur propre milieu, mêlant l’exutoire au cynisme. Evidemment, les lecteurs occasionnels de BD ne pigeront pas tout, en raison des références variées stigmatisant le secteur. Pour les moyens et gros lecteurs, chaque gag constitue en revanche une pépite pétrie de bon sens et d’autocritique. S’appuyant sur le quotidien d’un « héros » libraire au métier compliqué, le premier tome avait donc soufflé un vent de fraicheur ; ce tome 2 exploite toujours un peu les mêmes chevaux de batailles. Moins original, certes, mais toujours aussi pertinent. Les gags se moquent des modes versatiles de lectures, de la surproduction éditoriale, du stress du libraire qui peine à gérer ses stocks et ses invendus pléthoriques, des goûts complexes d’un public exigeant ou mécréant, de la spécialisation des sujets traités en fonction des niches marketing, ou encore de la formidable capacité du 9e art à rapatrier un adulte dans son âme d’enfant…