L'histoire :
Un père de famille pénètre outré chez BD Boutik, libraire spécialisé en bandes dessinées. Ce couillon de libraire a osé vendre à son fils un album immoral, grotesque et en plus, avec des femmes nues ! Le libraire demeure stoïque et gêné. Il attend en fait patiemment que le client s'en aille. Or à peine est-il parti qu'un autre client présent dans la boutique, et qui donc a tout entendu, réclame de pouvoir acheter ce super bouquin...
Au téléphone avec un éditeur, le libraire écoute et retient religieusement les immenses mérites d'une nouveauté BD. Il raccroche et aussitôt, un client s'intéresse audit ouvrage. Bon élève, le libraire répète toutes les qualités du bouquin... sans oser avouer qu'il ne l'a pas lu...
Un papa et son fiston entrent dans la BD Boutik. A l'intérieur des empilements de cartons à moitiés déballés leur laissent à penser que la boutique est fermée ou en inventaire. Une petite voix sort alors de derrière les cartons : non non, c'est ouvert. Tout est normal, c'est parce qu'on est en novembre...
Dans un dernier souffle de vie, un vieil homme sur son lit de mort lègue toute sa collection à son petit-neveu. 7842 albums choyés et vénérés ! Il lui fait promettre qu'il ne vendra rien sur une brocante. Et tandis que le tonton trépasse, le neveu jure et pense « ebay »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et de trois, sur un minimum de sept tomes prévus – à en croire la liste prévisionnelle en 4ème de couverture ! Troisième recueil de strips hilarants imaginés par Sergio Salma et dessinés par Libon, singeant les affres du marché de la BD, du point de vue du libraire. Le format d'édition adopte toujours l'ultra verticalité, pour respecter le sens de lecture tel qu'il est mis en page pour les prépublications au sein du magazine Zoo. Toujours drôles et bien amenés, les gags conservent toute leur force de percussion. Toutefois, assurément, ces 92 strips verticaux (soit un classique 46 planches multiplié par 2) gagnent à être découverts au compte-goutte. Car quand on enchaine leur lecture en masse, on s'aperçoit que les propos sont toujours un peu identiques, quand bien même le ressort humoristique parvient, lui, à se renouveler. Les deux principales problématiques que ce « héros » bonne pâte doit affronter sont la surproduction frénétique et les comportements fétichistes des lecteurs. Évidemment, l'impact des situations vous apparaîtra plus pertinent si vous avez au minimum un pied dans la sphère du 9ème art. Les professionnels de la BD s'y retrouvent et approuvent largement les propos des historiettes. L'ouvrage peut même servir de psychothérapie aux vrais libraires spécialisés BD...
