L'histoire :
Les aventuriers Jeremiah et Kurdy font étape dans une nouvelle ville. Ils se font refouler à l'entrée de l'hôtel Shelton : pas assez présentables. Kurdy cherche donc une solution en prenant une bière dans un bar. Son talent pour la provoc' manque d'y générer un pugilat... Mais l'exhibition d'un dollar en billet calme tout le monde. Ces deux-là ont donc de l'argent, la rumeur se répand vite. La nuit suivante, alors que les deux amis campent dans la nature, Jeremiah est obligé de jouer du coup de poing. Un homme leur vient en aide, Markus. Il leur offre le gîte et se présente comme un membre des « Fox », antagonistes des « Wolf ». Il les présente à sa famille ; sa mère accueille volontiers ces protecteurs ; sa sœur Maya, serveuse au bar, reste méfiante. Jeremiah et Kurdy apprennent alors le contexte politique local : une guerre de l'eau est savamment organisée par un entrepreneur local, Nesstler. Les Wolf ont accepté de se soumettre en devenant locataires du futur quartier moderne – des clapiers à lapins, selon les Fox, qui refusent d'abandonner leurs habitations, une zone où se trouvent les sources. Markus annonce alors à Jeremiah et Kurdy que leurs motos ont été étrangement volées. Chercherait-on à les retenir pour se les allier ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvelle ville, nouveau contexte politique particulier, nouvel aréopage de dégénérés pour Jeremiah et Kurdy, duo de motards itinérants dans un monde post-apocalyptique qui confine au néo-western sordide. L'auteur Hermann décline sa série selon un gabarit de départ bien rodé et une suite d'événements régulièrement dupliquée. Pour ne pas changer, un puissant despote local dicte sa loi, au détriment de la populace divisée et paupérisée. Pour ne pas changer, Jeremiah et Kurdy débarquent dans ce contexte comme des chiens dans un jeu de quille. Ils apportent modestement leur grain de sel, non par philanthropie, mais surtout pour défendre leur maigre intégrité matérielle... Pour ne pas changer, ils s'en extirperont sans bobos et... sans rien changer à ce fabuleux tissus social. Il ne s'agirait pas d'accorder un quelconque espoir au misanthropisme désabusé d'Hermann. Si les scénarios tournent un peu en rond, l'épisode tire une nouvelle fois son épingle des vannes cyniques entre les deux protagonistes et de son super dessin en couleurs directes, malgré quelques pétouilles (quelques visages ratés, quelques rares proportions bizarres). Un signe de l'essoufflement de l'auteur ?