L'histoire :
Kurdy et Jeremiah ont la mauvaise idée de tomber en panne de moto aux abords d’un parc d’attraction en ruines. En effet, les habitants des environs n’ont pas l’air d’être des hôtes de premier choix. Jeremiah s’interpose notamment pour empêcher un type (Larry) d’en transpercer un autre avec une barre de fer (Yon). Il se fait là un « bon » copain pour les heures qui suivent… Pour les remercier, Yon les amène chez lui, une bicoque pourrie, qu’il habite avec sa mère. Jeremiah et Kurdy découvrent le taudis, « gardé » par une grosse bonne femme alcoolique, qui roupille en cuvant son whisky. La bouteille restant à moitié pleine fera le bonheur de Kurdy. Le lendemain, Jeremiah apporte sa moto chez ce qui ressemble à un garagiste, dans le bourg attenant. Il tombe alors en pleine fusillade : les deux clans de la ville viennent de déclencher une guerre de territoire. Le « caïd » Kasper tente une OPA sauvage sur le clan de Bento. Pour se faire, Kasper a capturé Bento et il s’apprête à le trucider, après avoir montré à ses sbires un sosie de ce dernier fuyant la zone. Sous les feux croisés, Jeremiah est obligé de se replier dans le parc d’attraction. Larry le surveille de loin, attendant le moment propice pour exercer sa vengeance. Et Jeremiah ne pourra pas vraiment compter sur Kurdy, bituré au dernier degré…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Jeremiah se suivent et se ressemblent de plus en plus… Il est certes toujours agréable de partager par procuration chacune des étapes de ce duo embarqué dans un road-movie post-apocalyptique à travers une Amérique décharnée et déshumanisée. Mais à chaque tome, c’est toujours un peu la même chose. Les héros tombent tout d’abord dans une petite communauté de déglingués du cerveau. Puis, après avoir percé le sordide périmètre des mentalités ambiantes décadentes, et éventuellement décelé une petite étincelle d’humanité – Jeremiah profite cette fois d’une très brève séance de galipettes – ils repartent en laissant la merde derrière eux, tels des cow-boys blasés à travers le désert nucléaire. La seule originalité de ce 32ème opus vient du cadre : toujours en couleurs directes, Hermann se repait des possibilités graphiques offertes parc un parc d’attraction (forcément) désaffecté et embrumé de poussière et de poudre à canon. Pour le reste, l’intrigue se contente de faire passer les héros entre les balles d’une interminable fusillade, sans qu’ils y soient véritablement mêlés. L’humour cynique d’Hermann, d’ordinaire jouissif, se contente lui aussi du minimum syndical en pochetronant ultimement Kurdy. On est toujours fan, mais a connu de meilleurs Jéremiah…