L'histoire :
Jeremiah et Kurdy taillent la route sur leur moto, sur un chemin désert mexicain, à destination de l’horizon. Ils s’arrêtent alors pour dépanner une automobiliste sexy, qui venait de les dépasser quelques minutes auparavant. En réalité, Verona simule une crevaison et une foulure du poignet pour pouvoir draguer les deux hommes. La roue changée, ils acceptent bien volontiers sa proposition de douche, piscine et lit douillet. Après avoir traversé un village d’indigents sous une pluie de caillasses, le duo de voyageurs découvre une superbe propriété, moderne et arborée de palmiers. Le père de famille Gérardo est antiquaire et mécène d’art contemporain : il héberge toute une petite famille composée de 3 filles, des domestiques, ainsi que de Stucco et son entourage, un artiste très réputé pour ses œuvres scatologiques. Verona, la plus sexy des filles, jette rapidement son dévolu sur Jeremiah. Kurdy, lui, louvoie avec cynisme pour fuir la drague pesante de Linda, la grosse moche. Tous deux vont rester un certain temps en compagnie de cette famille curieuse et mettre à jour les tensions qui règnent entre chacun de ses membres. Ils vont surtout s’avérer d’une grande aide lorsqu’un mafieux russe exercera son petit chantage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nos aventuriers nomades acceptent de se poser un moment, le temps de ce 31ème épisode, au sein d’une famille ayant fait fortune dans l’art contemporain. Evidemment, ce contexte est l’occasion rêvée pour Hermann de dire tout le bien qu’il pense de l’art moderne : Stucco crée ses œuvres en déféquant sur des toiles avec de la peinture, en public et à plusieurs mètres de haut (waoh). Au-delà de l’écornage en règle, nos héros profitent tous deux des charmes de Verona, jeune femme sexy et volage et – une fois n’est pas coutume – prennent vraiment du bon temps, au sein d’une luxueuse propriété. Bref, de l’art et des cochons… Certes, ils assistent et participent aussi à leur manière à un thriller familial à haute tension : il est ici question de mafia, de chantage, de meurtres, d’attaque commando, d’aigreurs et de vengeances intimes. Entre deux, Kurdy balance ses vannes bien senties et fait honneur au ton humoristique cynique de la série. Bref, les ingrédients classiques de Jeremiah sont une nouvelle fois réunis, alliés à un dessin réaliste toujours de haut vol. Au travers de cette griffe réaliste experte et quasi naturelle, impeccablement cadrée et mise en scène, Hermann confirme d’ailleurs son retour définitif à l’encrage.