L'histoire :
Toujours en balade dans leur monde post-apocalyptique, Jeremiah et Kurdy dénichent un boulot de « convoyeurs » dans une ville où l'alcool, l'argent et la débauche sont rois. Kurdy se fait stupidement amocher par « la reine d'Angleterre » et remet ses côtes en place en restant au lit. Jeremiah, quant à lui, se laisse séduire par Gazoleen, une charmante entraîneuse de bar. Bientôt, c'est un tout autre travail qui leur est proposé. Ayant appris la sordide nature du convoi qu'ils doivent assurer, les voilà recrutés par les autorités locales.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hermann était déjà un grand nom de la BD avant d’opter pour la couleur directe (les couleurs et les encrages se font directement sur les crayonnés). Chaque case est une oeuvre d'art. On se délecte de ses fresques en passant des heures à feuilleter les pages de Jeremiah (et de tout Hermann en général). La psychologie des personnages est excellente, la mise en scène et le découpage d'une rare maîtrise, le sens du récit captivant et toujours fidèle à ce genre à part entière qu'il a su créer... Il y a un genre Hermann. Fait d'une forme d'humour à froid et d'un réalisme cru. Franc et direct. Certains n'aiment pas. Mais force est de reconnaître qu'il est un maître incontesté. Avec un récit d'ambiances kitschs futuristes, Hermann nous immerge cette fois dans une sordide histoire de pédophilie. Sans insister, avec la pudeur nécessaire, à l'image des douloureux souvenirs de Kurdy, il parvient en peu de cases à nous faire remonter l'horreur des plus bas instincts humains. Comme toujours, ce nouvel opus contient son lot de personnages pourris, d'une laideur morale qui n'a d'égale que la laideur physique. Hermann nous fait partager sa misanthropie. Mais au fait, qui est renard bleu ?