L'histoire :
Alors qu’ils prennent un peu de repos sur un bout de plage ensoleillé, Jeremiah et Kurdy entendent un appel à l’aide venant du large. Aussitôt Kurdy se jette à l’eau et sauve de la noyade une jeune fille tombée d’une barque. Remise de son aventure, la fille prénommée Milova les remercie et laisse apparaître son éducation des plus puritaines, à en croire le mutisme dans lequel elle s’enferme quand elle s’aperçoit que Kurdy l’a sauvée en étant nu… Les deux garçons décident de la raccompagner en moto jusque chez elle, dans un petit village portuaire plongé en permanence dans un climat épouvantable. Ils découvrent alors une communauté totalement soumise à un homme, Jason, qui impose une application stricte et extrémiste du « bon livre », la Bible. Depuis leur naissance, les ados subissent les brimades physiques de leurs aînés, eux même enfermés dans une crainte permanente du malin. A bout, les adolescents fomentent leur vengeance. Dans cette jovialité ambiante, Kurdy et Jeremiah ont tôt fait d’être jugés responsables des problèmes des villageois, ce qui n’est pas une bonne idée quand on s’est fait voler ses armes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au cours de leurs pérégrinations qui durent maintenant depuis 26 tomes, Jeremiah et Kurdy ont un don particulier pour tomber sur des communautés de tarés ou d’arriérés. A chaque fois, Hermann nous sert un peu la même trame de scénario, mais diable qu’il le fait bien ! Les fans que nous sommes plongeons tête baissée dans un suspens insoutenable, où planent un mystère (les plaintes fantômes en provenance d’un bateau échoué) et la pesante atmosphère d’une communauté où l’on risque de prendre à tout moment un coup de hache sur le coin de la figure. Les dialogues et les vannes que se balancent les deux héros entre eux sont toujours aussi jubilatoires, et surtout le graphisme de Hermann, en couleurs directes, est une nouvelle fois un modèle du genre. Plus que jamais la brume est prétexte à multiplier les scènes dans des teintes grises obscures, en quasi monochromie, précisément ce que le maestro maîtrise le mieux. Vite, un autre !