L'histoire :
Le procès de Joshua Logan s'ouvre enfin après la terrible explosion de la nuit du 4 novembre 1997 de la propriété de Steven Providence, faisant plus de 500 morts. C'est le procès du siècle, d'autant que les faits remontent à plus de quatre ans en arrière. Le procureur refait le point sur les faits de ce terrible évènement et donne sa version. Pour lui, cela ne fait aucun doute : Logan s'est introduit dans le parc de la propriété, a posé plusieurs explosifs près de la cuve de fioul et il est coupable de cet effroyable attentat. Le mobile est simple : il était contre les idées politiques de Jessica Ruppert alors qu'elle briguait le poste de maire de New York. Sa volonté de pacifier le peuple et donner le pardon aux criminels était insupportable pour Joshua qui avait perdu son fils à cause de quelques malfrats de la ville. L'affaire est simple : Joshua a été retrouvé près de la propriété et il est le coupable idéal. Maître Chapelle, l'avocat de la défense, prend alors la parole. Pour faire sensation, il lâche d'entrée une révélation. Son client reconnaît avoir été présent lors des événements malheureux précités : il était même armé d'un arc et de flèches. Cependant, il affirme qu'il n'a jamais participé à ces actes odieux. Le procès que tout le monde attend s'annonce long et difficile ...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Seize ans après le dernier tome du Pouvoir des Innocents, les mêmes auteurs concluent leur suite Car l'enfer est ici. Là aussi, l'on fait un bon dans le temps, puisque les faits décrits se passent cinq ans après ceux de la série mère. Et l'album commence par un évènement qu'on attendait tous : le fameux procès du personnage principal, Joshua Logan. Si les fidèles lecteurs qui ont suivi la saga savent que Logan est bien innocent, il n'en est pas de même pour l'opinion publique qui en fait un coupable tout désigné. Il y a donc un réel intérêt à s'attarder sur ce procès et Luc Brunschwig l'a parfaitement compris, puisqu'il consacre plus de 80 pages à cet évènement. Tous les rouages d'un procès à l'américaine sont montrés et de fort belle manière : du relevé des faits jusqu'à la délibération difficile des jurés, en passant par l'appel des témoins à la barre et les déclarations à la presse. Tout est parfaitement orchestré avec des dialogues magistraux et un avocat ultra charismatique : maître Chapelle donne la vraie version de l'histoire, celle que personne ne veut entendre. C'est aussi l'occasion de retrouver avec beaucoup d'émotions les éléments principaux de la série Le pouvoir des Innocents. Pourtant, même si le procès est passionnant de bout en bout, Luc réalise un autre tour de force en construisant plusieurs intrigues en parallèle. Angelo Frazzi, Domenico, la jeune révoltée Lucy : tous les acteurs secondaires vont avoir un rôle important à jouer. Les pièces patiemment et savamment posées se réunissent en un puzzle fascinant et une révélation finale.... époustouflante. Nous n'en dirons pas plus, sachez juste que la fin est certainement l'une des plus belles représentations d'un des événements marquants de notre siècle. Laurent Hirn fait également un travail graphique de haut vol avec des couleurs sublimes et un dessin efficace et plein de sensibilité. Les deux auteurs sont au diapason, un peu comme lors des plus belles heures du Pouvoir des Innocents.