L'histoire :
C'est l'émeute à la prison de Rikers Island. Les prisonniers afro-américains veulent la peau de Joshua Logan. Celui-ci doit se cacher grâce à l'aide d'un surveillant pénitentiaire, Benjamin Torrence. Logan se cache dans un casier et il voit le fantôme de son fils. Il donne des conseils à son père pour éviter qu'il soit pris, mais les prisonniers arrivent dans les vestiaires et se mettent à fouiller la salle. Alors que l'un des détenus se rapproche du casier, un autre prisonnier annonce la fin de la chasse à l'homme. En effet, tous les détenus ont rendez vous dans la grande cour. Deux personnes importantes viennent leur rendre visite : la maire Jessica Ruppert et le nouveau gouverneur, Lou Mac Arthur. Les sommités de New York prennent la parole et en appellent au calme. Personne ne doit toucher a Joshua Logan, au risque de payer le prix fort pour sa mise à mort. Mac Arthur leur propose un nouveau plan pour la prison : les détenus travailleront dur mais leurs efforts leur donneront la liberté plus rapidement, avec un suivi soutenu et une réinsertion anticipée. Le calme revient subitement dans la prison...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La saga Le pouvoir des innocents continue avec Car l’enfer est ici, qui s’intéresse à la suite de l’œuvre-mère. Joshua Logan est toujours en prison et l’objet de toutes les haines et de tous les débats du peuple américain. Comme les tomes précédents, on jongle entre les différents protagonistes de l’histoire : Joshua Logan occupe une place importante, bien sûr ; mais Jessica Ruppert et Mac Arthur également ; tout comme l’ignoble Frazzi ou encore la pétillante Lucy. Le récit est donc morcelé et l’on suit petit à petit le destin tortueux de tous ces personnages. C’est l’occasion pour Luc Brunschwig de mêler les différents genres et les différents thèmes : la politique s’entrecroise avec une histoire d’amour ; une enquête policière au sein de la mafia et une campagne politique. On traverse des lieux très différents, d’une prison sous haute tension à des grandes chaînes de télévision, d’un petit appartement à la Maison Blanche, de la rue qui manifeste à un tribunal. C’est toute une société américaine moderne qui nous est dépeinte avec intelligence : on philosophe sur la peine de mort, on réfléchit sur le rôle et l’importance de la police, on débat sur la place des prisons dans la société… Le propos est toujours aussi dense et complexe. Brunschwig est capable de tout traiter avec une étonnante facilité apparente. Dans ce tome, l’intrigue finit toutefois par se diluer, tant les petits événements se multiplient. On perd un peu le fil principal et certains épisodes sont trop rapidement traités. L’élection du nouveau président des Etats-Unis est très vite expédiée (comparé au formidable tome précédent qui dépeint avec brio l’élection de Mac Arthur). Le devenir de Joshua Logan traîne aussi en longueur et le propos devient un peu répétitif. Malgré tout, on se laisse emporter dans cette bande dessinée qui mêle habilement fiction et éléments de réalité. On pourra d’ailleurs facilement reconnaître Georges W. Bush derrière le nouveau président des Etats-Unis. Le duo Laurent Hirn et David Nouhaud effectue toujours un travail remarquable avec un dessin léché et de superbes couleurs directes. Pour nous aider à patienter avec ce tome de transition, le final nous annonce un nouveau procès de Joshua Logan qui promet d’être alléchant...