L'histoire :
L'avocat Chapelle se bat plus que jamais pour libérer Joshua Logan. Il abat une de ses cartes maîtresses : le témoignage d'Amy, qui a vu de nombreuses choses et personnes pendant les événements tragiques qui ont secoué New York. La cour écoute ses arguments, mais le procureur finit par prendre une décision : Amy est trop simple d'esprit pour être crédible. Étant donnée ses liens forts avec Logan a l'époque, elle peut très bien avoir mal compris certains événements et être influencée par le discours de son ami Joshua. Elle ne sera donc pas utilisée comme témoin pour le fameux procès que toute la ville attend avec impatience. A la sortie de l’audience, l'avocat est satisfait. Jessica Ruppert le remercie de son travail. Elle est heureuse qu'Amy soit protégée de cette déferlante médiatique. Le procès de Logan promet en effet d'être difficile, puisque tout le monde espère sa mise à mort...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’intrigue avance à grands pas dans le cycle Car l’enfer est ici, qui fait suite aux événements du Pouvoir des innocents. Les rouages sont en place pour former une dramaturgie de tous les instants. Alternant les tranches de vie, le scénariste Luc Brunschig sait maintenir l’intérêt. On suit toujours avec autant de plaisir la destinée des personnages du pouvoir des innocents. Comme Jessica Ruppert et ses avancées politiques, ou Joshua Logan et ses doutes, en prison. Digne des plus grandes séries télé actuelles, l’album multiplie les parallèles entre les personnages, les intrigues sont multiples. Un autre personnage prend toute la place dans cet opus : Mac Arthur, le candidat démocrate. Alors que la « vedette » du tome 2 était l’ignoble Frazzi, Mac Arthur tente de renverser les mentalités avec une vertu affichée et un sens profond de la solidarité. Brunschwig en profite pour faire une grande parenthèse politique à l’occasion du discours du candidat démocrate. La scène est étonnante en BD, on assiste à un véritable discours rhétorique. Le début qui traite de la méfiance des citoyens devant la politique rappellera subtilement le contexte français actuel. On suit ensuite les élections du maire de New York dans une course électorale à l’américaine. L’histoire est un modèle du genre, l’aspect politique ne nuit en rien à la fluidité de la narration. La politique détermine au contraire tout le reste de l’intrigue, tant les enjeux sont déterminants. Sur un rythme au départ assez lent, l’album s’emballe après les élections et de profonds bouleversements s’opèrent. De grosses surprises vous attendent avec un final tragique et plein de tensions. La série vaut aussi pour le travail graphique exceptionnel de Laurent Hirn et de David Nouhaud. Les artistes offrent des planches superbes de précisions et magnifiquement mises en couleurs directes. Une série prenante qui ne vous lâchera plus : mais où va nous mener cet enfer ?
