L'histoire :
1974 : Jean Rondeau n'est encore qu'un passionné, qui saisit la chance d'être un des pilotes d'une écurie automobile pour les 24 heures du Mans. Il obtient un résultat honorable, mais décevant pour lui, ce qui lui donne l'idée bien arrêtée d'aller plus loin. Il s'allie bientôt à une entreprise, Inaltera (des papiers peints!) qui accepte de financer un projet, impliquant la construction d'une nouvelle voiture pour Le Mans. Entouré d'une équipe de professionnels passionnés, Rondeau devient constructeur automobile, en visant Le Mans 1975 ! Les résultats, dans les premières années, seront moyens, avec des avaries fréquentes, car il n'y a pas de budget permettant une qualité supérieure, comme avec Porsche ou Renault. L'équipe embauche le pilote Pescarolo, déjà connu, et d'autres. Rondeau pilotera également. L'ensemble est soutenu activement par l'enthousiasme et le travail de Marjorie, épouse de Rondeau. C'est en 1979 que tout change : les voitures Rondeau dominent largement. En l'absence d'évènement exceptionnel et de panne, elles remportent le grand Prix ! C'est donc la première fois (et la dernière) qu'une écurie d'un constructeur indépendant, presque « amateur », gagne le prix automobile le plus prestigieux au monde. Ensuite, Rondeau et son équipe continueront à se battre, mais ne rééditeront pas ce succès.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la collection Plein gaz de Glénat, cette série consacrée à des tranches précises d'évènements des 24 heures du Mans s'étoffe au point de devenir incontournable, ou en tout cas addictive, pour les amoureux du sport automobile et de certains lecteurs de BD. Par la précision et la documentation, elle rivalise avec la grande série Michel Vaillant de Jean Graton et de ses repreneurs, sans souffrir de la comparaison. Dans cet épisode, l'angle choisi est réellement original car c’est l’histoire du seul constructeur indépendant à avoir concouru à ce niveau au Mans. Les petits événements, comme les grands, sont racontés avec soin et authenticité, montrant le parcours semé d'embûches, de mauvaises surprises, de découragements et de volonté farouche. Rondeau s'est battu comme un lion pour sa vision et tout cela est bien retracé par l'album. Comme auparavant dans de nombreux albums consacrés au Mans, le dessinateur Papazoglakis au dessin sait merveilleusement mettre en scène les scènes à représenter, par un trait réaliste sûr et élégant. Et elles sont complexes, que ce soit de jour, de nuit, avec des accidents spectaculaires, et la sensation de vitesse. Toutes ces voitures hors du temps, rutilantes, majestueuses, sont un régal pour l'œil. Du très beau travail, à lire et à relire. Tout porte à croire que cela continue... on le souhaite !
