L'histoire :
Kid sait bien que venir à la salle de jeux avec Horace ne va pas augmenter ses chances de parvenir au bout d'une quelconque partie. Son copain est fan de Rikiki le petit canard, alors que Kid est plutôt amateur d'affrontements contre des mort-vivants avec des tronçonneuses. Mais ils y vont quand même, et quand ce n'est pas le jeu en lui-même qui sonne Game Over au bout de quelques secondes, c'est le patron du lieu qui les met dehors parce que son chien Radar s'est effondré dans une flaque de milkshake. Il se venge un peu en faisant faire des cauchemars à sa sœur, grâce à la nouvelle déco de la porte de sa chambre. Ou bien il se prend à rêver que son père est un champion de tous les arts martiaux du monde, et s'engage dans un combat sans merci avec son voisin. Heureusement, le docteur qui vaccine en injectant un virus de zombie, ou le rendez vous chez le dentiste avec une haleine de fromage puant, donnent des couleurs au quotidien du jeune garçon à l'imagination inépuisable.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chaque livraison de Kid Paddle est fidèle à la précédente et nous redonne une bonne dose de gags récurrents, de thèmes attendus, familiers mais réjouissants. Les sessions dans la salle de jeux d'arcade, désormais gentiment datée dans son concept, restent des modèles de créativité, pour aboutir immanquablement à un personnage principal lamentablement écrabouillé. Le père de Kid, avec son allure improbable de maigrichon moustachu, est plus décalé que jamais ; et les espoirs de son fils qui rêve de le voir accomplir des prodiges, toujours systématiquement déçus. Midam reste totalement fidèle à la galerie de personnages qu'il a créée, chacun tenant impeccablement sa place dans la mécanique des gags, qui font tous mouche, sans exception. Le plaisir de lecture est double lorsqu'on connait l'univers du garçon à casquette, et qu'on réalise que l'auteur ne semble jamais à court d'idées pour envoyer ses gamins se faire refouler devant un guichet de cinéma en tentant d'aller voir un film gore interdit aux moins de 18 ans. Le talent graphique du dessinateur belge est déterminant, il lui permet de mettre en scène des corps coupés en deux à la fois drôles et techniquement très réussis. Midam pérennise une des meilleures séries de gags en une planche, il perpétue la tradition du journal Spirou avec cette série qui peut se lire à tout âge. Ce dernier volume est par ailleurs un très bon cru, pas surprenant du tout, mais hyper efficace.
