L'histoire :
Environ de Rome, 2016. Un père et un fils creusent une tranchée quand tout d’un coup, ils trouvent une sculpture… Corinthe, Grèce Antique, 146 AV. J.C. Dans un atelier, Electra sculpte des statues, pendant que le jeune Zacharias balaye la salle. Le soir venu, il s’amuse à façonner une petite sculpture. Le matin, Electra découvre l’objet qui la représente. Elle est subjuguée et lui propose de lui apprendre les rudiments de son art. Elle souhaite polir le talent du jeune garçon. Tout à coup, un soldat grec pénètre dans l’atelier. Il avertit tout le monde que les légions romaines attaquent la ville. S’ensuit un combat qui met la cité grecque à feu et à sang. Néréus, fils d’Octavius et chef romain, trouve la sculpture de Zacharias. Mais le jeune garçon souhaite récupérer son œuvre. Néréus tue le jeune garçon sous les yeux d’Electra. Electra est faite prisonnière et n’a qu’une seule idée en tête, aller à Rome pour assouvir sa vengeance.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième tome de la série-concept L’art du crime met en avant la sculpture. L’idée de départ est forte : un jeune garçon aux doigts d’or a tout pour devenir un grand sculpteur, mais ce talent est tué dans l’œuf. Il ne pourra jamais exprimer la plénitude de son art, la faute à la bêtise humaine et à la sauvagerie d’un romain. Une fois le décor planté, Marc Omeyer et Olivier Berlion tissent une intrigue autour d’une vengeance implacable (comme lors du tome 3). Sur fond de Rome prise dans les manigances du pouvoir et dans des révoltes populaires, Electra cherche à retrouver celui qui a tué cruellement le jeune Zacharias. Ce récit permet aux deux auteurs de mettre en lumière ces enfances brisées à jamais, dont nous ne serons jamais ce qu’elle aurait pu faire de leurs vies. La construction narrative est intéressante, mais ici la dimension artistique du « projet Art du Crime » se perd quelque peu dans cette histoire de vengeance. Trop de crimes et pas assez d’art. Eric Libergé, l’auteur du magistral Monsieur Mardi-Gras Des Cendres s’en sort avec les honneurs. Il dépeint la violence de cette époque avec brio, loin des images d’Épinal d’une Rome férue d’art et de délicatesse. Les légions sont sanguinaires pour étendre l’Empire, les luttes intestines pour le pouvoir sont intenses. L’art du Crime / Electra n’est peut-être pas le meilleur de la série-concept, mais l'album possède des qualités qui raviront les fans.