L'histoire :
Venise, 1700. Dans les jardins d'une église, les enfants assistent à un spectacle avec Arlequin. Une fois terminé, Lorenzo se débarrasse de son costume pour aller au Rialto où il va rejoindre Antonella. Quand il la retrouve, il lui annonce qu'il va y avoir une représentation exceptionnelle au théâtre San Cassiano avec la grande Lavinia (ce qui suscite la jalousie d'Antonella). Native de Venise, la comédienne arrive sur les canaux dans une gondole d'apparat. Le retour de Lavinia est l'occasion de réunir les grands décideurs d'Europe et mener en leur compagnie des négociation politiques et commerciales. Ce come-back s'accompagne d'une demande expresse : elle veut jouer une pièce écrite par l'un de ses éminents concitoyens, Carlo Donizetti, également propriétaire du théâtre San Cassiano, où aura lieu cette représentation exceptionnelle. Pour le jeune Lorenzo, c'est une chance inespérée qu'il est décidé à saisir dans la fougue de ses 20 ans : il se présente aux auditions pour avoir l'honneur de donner la réplique à Lavinia. Mais le meurtre sanglant du Père Vidaliava dans son église va changer à jamais son destin et faire basculer toute la ville dans le drame...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dont acte, ce huitième épisode de l'Art du Crime est consacré à l'art théâtral. Un art majeur qui est ici mis en scène à Venise. La cité des Doges est le théâtre d'une tragédie digne de Roméo et Juliette ou plutôt Des Amants de Vérone d'André Cayatte (film dans lequel Anouk Aimée donnait la réplique à Serge Reggiani). À la baguette, le duo Berlion/Omeyer fonctionne toujours aussi bien, avec une narration efficace qui suit une ligne directrice précise. Saluons au passage la continuité qualitative entre les divers albums, ce qui n'est pas toujours évident quand on signe une saga au long cours dans un espace-temps aussi réduit. Le dessin de Steven Lejeune calque parfaitement avec l'ambiance vénitienne et l'émotion suscitée par ces deux amants, qui se retrouvent des années après que leurs chemins se soient séparé, et d'un jeune homme dont on découvre l'histoire au fil des pages. Dommage, peut-être, que la qualité de son trait s'étiole légèrement au fil des pages (sûrement parce qu'il devait tenir des délais serrés). Désormais, tout est en place pour le dernier acte, avec l'espoir de vivre un final en apothéose.