L'histoire :
New York, prison de Rikers Island, quartier de sécurité. Chester, un détenu, vient à la rencontre de Rudi Boyd Fletcher, pour qu'il écrive une lettre pour sa femme. Rudi est partant pour l'aider dans cette entreprise, mais il ne souhaite pas écrire la lettre à sa place. En attendant, Rudi se dirige vers le parloir où se trouver l'animateur-journaliste Mitch Sullivan, qui lui annonce qu'il a trouvé le titre de l'émission de télé dans laquelle il apparaîtra : « Une heure au cœur du crime ». Une émission dans laquelle il dira toute la vérité, rien que la vérité. La vérité, il l'a cherchée toute sa vie. Il se souvient... Benton, état du Missouri, 1939. Il trouve un comics, La piste de Mesa verde, abandonné au bord de la route, jeté par un enfant. 1973, Rudi reçoit la visite de Nora au parloir qui lui apporte une ramette de papier. Mais Rudi lui annonce qu'il a terminé l'œuvre de sa vie, qu'il lui remet. Nora repart avec. Rudi retrouve Chester et lui demande d'envoyer une lettre à sa place, car sa correspondance avec l'extérieur est l'objet de surveillance de la part des gardiens de Rikers Island...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Démarré en 2016, l'Art du crime, projet artistique de 9 volumes plus qu’ambitieux, trouve ici son dénouement, avec le dessinateur Olivier Berlion à la conclusion, qui signait déjà le dessin du premier tome. Ménageant un suspense de tous les instants, le duo Omeyer-Berlion livre enfin toutes les clés de l'intrigue, en nous plongeant dans la psychologie de Rudi Boyd Fletcher qui cherche à raviver la mémoire de Curtis Lowell. Dans sa quête de vengeance, trouvera-t-il la rédemption ? Telle est la question. Construite avec des flashbacks, la tension narrative monte crescendo, au fur et à mesure des pages, jusqu'à une scène finale haletante, sur le plateau d'une émission de télé ! L'Art du crime reste au final une série qui a su tenir son rang de bout en bout, sans perdre de souffle, ce qui n'était pas gagné quand on voit comment les autres séries au long cours peuvent se perdre dans un trop plein de rebondissements. Au scénario comme au dessin, Berlion montre une nouvelle fois sa capacité à créer un univers. Graphiquement, il va à l'essentiel avec son trait parfaitement adapté aux seventies, où les ombres et les hachures donnent une impression de mystère, bien aidé par les couleurs surannées de Christian Favrelle. D'ailleurs, pour l'auteur de Tony Corso, une série se termine... et une autre démarre sur les chapeaux de roues : Agatha. Mais ça, c'est une autre histoire...