L'histoire :
Rade de Brest, le 26 mars 1692, une partie de la flotte française est au mouillage. Depuis 4 ans, le Royaume de France est en guerre contre la monarchie espagnole, au royaume du Portugal, au Saint-empire, aux provinces unies, au royaume d’Angleterre et au royaume de Suède. Louis XIV, avec ses velléités hégémoniques, est devenu l’ennemi de tous. Le roi semble trop aimer la guerre pour se satisfaire de la paix. Un messager du roi vient apporter un courrier de la plus haute importance à l’Amiral Tourville. Il lui est demandé de se préparer à combattre contre la flotte anglaise. La volonté du roi est de pouvoir installer sur le trône anglais Jacques II Stuart, un souverain anglican converti au catholicisme, qui sera un allié bienveillant à la couronne de France. Lors de la révolution anglaise, ce dernier a été déchu par l’époux de sa fille, le calviniste Guillaume de Nassau.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les affrontements entre la marine française et la marine anglaise sont très nombreux et cet épisode de la Hougue en est l’un des plus épiques. La Royale et sa flotte du Ponant, composée de 44 vaisseaux, a affronté une flotte de 90 bâtiments anglais et hollandais. Au terme d’une première journée de combat, la supériorité numérique des anglais n’a pas été décisive. Le repli français vers les côtes normandes sera, quant à lui, tragique, notamment avec la perte du bateau amiral Le soleil royal. Comme dans chacun des albums de cette série, des éléments de contexte historique permettent aux lecteurs de comprendre les causes de ces batailles. Une nouvelle fois, Jean-Yves Delitte donne une dimension romanesque à ces faits historiques qui pourraient ressembler à un scénario créé de toute pièce. Le recours à des personnages de second rang donne une narration fluide et plus plaisante qu’un récit qui serait strictement formel. Au dessin, vous allez en prendre plein les mirettes ! Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la marine belge, nous livre des illustrations qui foisonnent de détails : les représentations des combats maritimes sont dignes de tableaux qui pourraient siéger dans les musées. Dépourvues de dialogues, les scènes d’affrontements prennent toute leur dimension dramatique. Le style de Jean-Yves Delitte est reconnaissable avec ses personnages aux trognes de pirate dont les traits sont burinés par les embruns.