L'histoire :
Château de Versailles, Août 1759 : la marquise de Pompadour, la favorite du roi, se promène dans les jardins en étant accompagnée de nobles comme monsieur Choiseul. Elle s’étonne que l’armée française n’ait pas encore mis au pas ses adversaires. Piqué au vif, Choiseul lui rétorque que dans cette guerre de 7 ans, la France compte certaines victoires et qu’elle peut s’appuyer sur le soutien de fidèles alliés. La Pompadour ne semble pas convaincue par ses arguments et demande à faire un point sur le projet de Monsieur Fouquet à Belle-Isle. Le secrétaire de la Marine explique que les plans s’élaborent avec minutie et que des émissaires débattent en Bretagne pour tout organiser à Brest. La favorite du roi est agacée par cette stratégie car elle rappelle que le typhus a régné à Brest : un rassemblement autour de cette ville va favoriser le retour de la maladie. Le secrétaire de la Marine en profite pour signifier que le vice-amiral Conflans n’est pas convaincu par le projet en cours.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la marine belge connaît sur le bout des doigts l’histoire des grandes batailles navales. C’est donc en toute logique qu’il est devenu directeur de collection chez Glénat quand le projet de consacrer des albums sur ces événements historiques a vu le jour. Pour nous raconter la Bataille des Cardinaux qui s’est déroulée au large des côtes bretonnes en 1759 et qui opposait la marine française à ses meilleurs ennemis, les anglais, Jean-Yves Delitte est seul à la passerelle au scénario comme au dessin. La mise en place du récit est relativement confuse, dispersée, un peu à l’image du contexte de l’époque. Cette impression est d’autant plus importante que Delitte mêle à la grande Histoire une petite histoire qui a vocation à pointer le caractère orgueilleux des officiers de marine de l’époque. En guise de bonus, un dossier historique réalisé par l’auteur viendra apporter quelques éclaircissements bienvenus sur cette défaite magistrale de la Royale. Graphiquement, Delitte est un virtuose pour illustrer de manière spectaculaire les scènes de bataille avec des bâtiments majestueux. Ses dessins foisonnent de détails, il restitue de manière réaliste les scènes de combat dans toutes leurs atrocités. Les paysages bretons sont superbes, même sous la pluie. Seul bémol, comme toujours : les personnages masculins aux traits burinés se ressemblent beaucoup. On a le sentiment qu’ils ont tous la même balafre sur le visage.