L'histoire :
L'adrénaline encore vive, Bessie émerge péniblement de son YAK-23 retourné, échappant de justesse à la noyade. L'affrontement aérien avec le mystérieux pilote du P-59 l'a laissée en mauvaise posture, mais surtout, furieuse. Convaincue que les Américains sont derrière cette attaque, elle se précipite à l'ambassade, bien décidée à obtenir des réponses. Howard Smith, consultant de la mission diplomatique, en prend pour son grade. Bessie déverse sa colère et son incompréhension. Pour les hautes sphères américaines, la pilote est passée à l'ennemi. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu'elle pilote des avions soviétiques ? Mais Bessie, femme noire et pilote, se sent incomprise et rejetée par son propre pays. Où est sa place ? De retour au hangar, Max, son fidèle mécanicien, tente de la raisonner. Il s'inquiète de ses missions pour l'Union soviétique, la suppliant de se concentrer sur leur compagnie. Bessie, tiraillée, se retrouve face à un dilemme déchirant : poursuivre son rêve de piloter des avions de chasse, servir son pays, ou se consacrer à sa propre entreprise ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome 4 de Liberty Bessie, signé Jean-Blaise Djian et Patrice Buendia au scénario, nous plonge en pleine Guerre froide, en Éthiopie. Bessie, pilote afro-américaine, y a établi sa compagnie aérienne, mais les tensions géopolitiques la rattrapent. Accusée d'espionnage par les Américains, elle se retrouve au cœur d'un conflit où loyauté et liberté sont mises à rude épreuve. Le scénario, bien que prenant, reste linéaire. Les scénaristes explorent des thèmes forts : le patriotisme complexe d'une femme noire dans un monde divisé, la quête d'identité et le lien aux origines. Bessie, tiraillée, incarne la lutte pour l'indépendance face aux pressions extérieures. La construction narrative est fluide, mais la trame, axée sur l'aventure, simplifie parfois les enjeux politiques. Côté dessin, Vincent livre un très beau travail. Son trait semi réaliste et précis sert parfaitement l'ambiance des années 60. Les avions, omniprésents, sont superbement rendus, témoignant d'une documentation minutieuse. Le découpage, classique, privilégie la clarté, tandis que la colorisation, aux teintes chaudes, évoque l'atmosphère de l'Afrique. L'Éthiopie, avec ses paysages grandioses, devient un personnage à part entière. Vincent retranscrit avec justesse l'exotisme du lieu, contrastant avec la froideur des intrigues politiques. En conclusion, cet ultime opus, malgré un scénario parfois prévisible, offre une lecture captivante. L'évolution de Bessie, femme forte et indépendante, reste le principal attrait de la série, qui continue d'explorer avec brio les thèmes de la liberté et de l'identité.