L'histoire :
Robert Handsome est un négociant anglais, qui se rend au Portugal pour y développer les vins de Porto. Ces derniers n'ont pas une grande réputation de qualité, mais le blocus imposé sur les vins français en ce début du XVIIIème siècle ouvre des opportunités nouvelles. Il a par ailleurs été démontré qu'un ajout d'eau de vie dans les fûts de ce vignoble de la vallée du Douro améliorait grandement ses facultés de conservation. Les conditions semblent donc réunies pour une activité commerciale prometteuse, d'autant qu'un accord politique et commercial a permis un deal entre les deux pays, l'un exportant librement du textile vers les colonies portugaises, l'autre du vin vers l'Angleterre. Mais l'anglais et son fils tombent dans un piège. Ils sont recueillis par une famille qui les héberge, et avec laquelle Robert va débuter son business. Il achète toute la production de vin du producteur à un prix très élevé, si ce dernier accepte de se passer de ses outres en peau de chèvre au profit de fûts en bois. L'affaire est conclue et le résultat s'annonce prometteur. Mais très vite, de nouveaux obstacles vont se dresser sur la route des habiles négociants...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On apprend pas mal de choses dans ce volume consacré au Porto, qui est en quelque sorte la plus ancienne appellation contrôlée. Le rôle des anglais pour en développer la qualité et le potentiel d'exportation, le fait qu'on y ajoute une petite quantité d'eau de vie (pas soi-même, entendons-nous bien)... Eric Corbeyran concocte une petite histoire autour des personnages principaux pour éviter l'écueil du volume uniquement pédagogique. Les péripéties amoureuses et les bouleversements dans la vie de Walter ne sont pas absolument passionnantes, mais on avance tranquillement vers la conclusion d'un récit qui titille notre curiosité. Du coup on dévore la postface carrément bien expliquée, qui développe toutes les explications qu'on attend : le Ruby, le Tawny et toutes ces informations qu'on ne connait pas forcément. Et finalement, on va voir ce qu'on a dans son placard ou dans son frigo, si par hasard le nom de Handsome figure sur l'étiquette. Et la réponse est non !