L'histoire :
Dans la forêt tropicale, Beth Swanson peste. Qui a eu cette idée saugrenue de venir faire une classe verte en Louisiane ? Il valait mieux rester au Canada ! Enfin, bon, Beth, Noah, Naïa, Sato, Lucas et Linda n'ont qu'une hâte, c'est de rentrer au pays, pour quitter la moiteur ambiante, avec Monsieur Denis, leur éducateur. Dans le ciel, un ballet incessant et inhabituel d'hélicoptères inquiète notre groupe. Et que dire quand ils arrivent à un arrêt de bus. Pas une âme qui vive... c'est étrange ! D'autant plus qu'ils tombent sur un tract les informant d'une alerte virus. Monsieur Denis parvient à faire démarrer le bus et emmène tout ce joli monde sur la route. Rapidement, ils se retrouvent bloqués dans les embouteillages et assistent à une scène surréaliste sur une bretelle d'autoroute : l'armée tire sur un homme. La situation est grave. Le bus est sommé de s'arrêter à un barrage routier. Un militaire monte à bord. Il aperçoit Noah, fiévreux, et demande à une équipe d'exfiltration d'intervenir : il est porteur du virus !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Green Class (« Classe verte » en français pour les non bilingues), c'est avant tout 6 personnages aux caractères bien trempés. Il y a Noah, infecté par le virus et qui mute peu à peu, ce qui l'éloigne de ses camarades. Naïa, sa sœur, qui veut le sauver coûte que coûte. Sato, une vraie tête brûlée qui manie la hache à merveille. Beth, la rebelle qui veut la survie du groupe. Lucas, le surdoué qui a plus d'un plan dans sa tête ; et Linda, amoureuse de Noah et désemparée à l'idée de le perdre. C'est en partant de cette galerie de personnages et de leurs caractères que Jérôme Hamon et David Tako développent avec un scénario bien ficelé et un dessin de haute volée, dans un récit loin des histoires habituelles de survival et des zombies, avec un thème qui sort des sentiers battus. En effet, le virus transforme les humains qui le contractent en monstres végétaux, la revanche de la nature en somme (cf. Phénomènes de M. Night Shyamalan). Une idée naturellement originale, qui trouve un écho écolo par les temps qui courent. Comme dans Walking dead ou The Maze runner (Le labyrinthe), ce décor apocalyptique n'est qu'un prétexte pour que les individus dévoilent leur for intérieur avec des dialogues qui fusent dans un phrasé en mode langage parlé. Le trait de David Tako fait une passerelle bienvenue entre le franco-belge et le comics, multipliant les cadrages audacieux avec des effets de mouvement judicieux. Cette entrée en matière au façonnage original et nervuré est une profonde réussite qui devrait donner lieu à 3 ou 4 albums. Vivement la suite !