L'histoire de la série :
L’inspecteur de police Forester Hill est soupçonné du meurtre de sa femme, Dana Anderson, étoile montante d’Hollywood. Mais un trou de mémoire localisé sur le moment du crime, l’empêche de distinguer son éventuelle implication. Faute de preuve, Forester a été jugé innocent. En revanche, le fantôme de Dana est persuadé que son mari l’a assassinée. Pour se venger, elle le hante, dans la robe rouge de soirée qu’elle portait au moment de sa mort, le harcelant en permanence de sa jalousie maladive. Aux yeux des autres, Forester parle souvent tout seul…
L'histoire :
Forester Hill est un jeune flic plutôt beau gosse, dont la vie a changé lorsqu'il a été accusé du meurtre de sa femme, Dana Anderson. Actrice à succès dans le Hollywood des années 50, la jeune femme atteignait le sommet de la célébrité lorsque le mystérieux drame est survenu. Forester ne se souvient de rien, si ce n'est qu'il s'est réveillé un matin et que la jeune femme gisait ensanglantée dans son lit. Le verdict du tribunal innocente le policier, qui va néanmoins tenter de reprendre une vie normale. Mais c'est sans compter sur le souvenir de Dana, qui se rappelle à lui à chaque instant, sous la forme d'un fantôme qui le suit au quotidien, et avec qui il a des conversations. Bien entendu Dana reste invisible à tous ceux que Forester croise et qui le voient parler dans le vide. Au cours d’une première enquête, le flic est confronté à une femme dotée d'une très suspecte capacité à prédire les catastrophes à venir (Prémonitions). Il croisera ensuite une jeune femme dont la famille a mystérieusement disparu 10 ans plus tôt, la faisant sombrer dans la folie (Je vous écris de Gettysburg). Puis une belle inconnue se découvre en photo à des endroits où elle n'est jamais allée (Souvenirs d'une autre). Les aventures s'enchainent alors pour Forester, mettant sur sa route des femmes toujours très belles, provoquant la jalousie sarcastique du fantôme de Dana. Le mariage arrangé d'un jeune héritier et le désarroi de son amante enceinte (Points de chute), puis une demande de rançon trop imparfaite pour être vraie (Lettres perdues) sont deux occasions de découvrir les enchevêtrements complexes d’évènements dramatiques. Le mystère plane sur chacune des enquêtes que mène Forester, en particulier celle qui voit une roturière se faire agresser par les statues anciennes de la demeure familiale (Sweet Loreena) Jusqu’au jour où il croise un sosie de... Dana (Remake). Chaque aventure va être l'occasion pour le jeune enquêteur de découvrir un pan peu glorieux de l'Amérique profonde, accompagné par l'entêtante obsession de savoir s'il est lui même un meurtrier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une série étonnante et un brin décalée, mise en place par le très expérimenté Mythic. A travers Halloween blues, l’auteur combine la qualité d'enquêtes policières à rebondissement avec le sort étrange de ce policier qui parle avec le fantôme de sa femme. Une double intrigue d’imbrique donc à chaque aventure, avec un Forester qui, en même temps qu'il résout des énigmes policières, avance vers des éléments d'explication sur son propre passé. Chacune des histoires proposées est bien menée, équilibrée et progressive, avançant méthodiquement vers une conclusion toujours surprenante. Il y a un coté très classique dans la construction des intrigues (on peut littéralement prédire le numéro de la page qui va dévoiler la clé du mystère), ce qui confère un charme particulier à cette série. De même, le rituel de chaque début d'album qui offre à Forester de discuter avec son fantôme de femme, alors que les éléments d'une nouvelle intrigue se mettent en place, est un agréable moyen de reconnecter avec le personnage et le fil conducteur de la série. Le dessinateur Kas (connu essentiellement pour sa reprise de Hans, créé à l'origine par Rosinski) nous montre qu'il est capable de développer un style nerveux et dynamique, tout à fait dans le ton d'une série policière, avec une pointe de second degré. L'esthétique d’Halloween Blues est cependant plus proche de Largo Winch que de Thorgal, les pages défilant sans accroc, ce qui est une preuve d'efficacité. Au final, retrouver les pérégrinations de Forester Hill dans la province américaine des années 50 est très agréable, même si certains des récits sont forcément moins convaincants que d'autres. La lecture de l'ensemble des 7 albums donne néanmoins un vrai crédit scénaristique à l'ensemble. Les épisodes qui sortent du lot sont Points de chute (4e album de la série) et surtout le très réussi Remake, un dernier tome qui nous livre une vraie explication finale, surprenante et convaincante. Il faudra juste franchir la barrière d'une couverture plutôt ratée (c'était le cas des albums, c'est le cas de l'intégrale), qui donne une fausse image rétro à cette série prenante et bien réalisée.