L'histoire :
C'est du mot polynésien « tatau », qui veut dire « petit marteau », que vient le terme anglais « tattoo », lorsque le marin James Cook explorait le monde. Car la culture du tatouage n'est en aucun cas une mode récente qui verrait des jeunes gens branchés afficher un soupçon de différence. Dans des époques reculées, comme dans des contrées lointaines, le tatouage a été un marqueur d'appartenance, parfois une différence sociale affichée. Et ce sont bien les voyageurs des mers qui ont importé, dès le XVIIIème siècle, via des prisonniers ou sur leurs propres peaux, la fascination du tatouage en Europe. Les phénomènes de foire vont se multiplier jusqu'au milieu du XIXème siècle, qui va voir les premiers salons officiels s'installer en Europe, quelques années après les pionniers américains. Ce n'est que bien plus tard que les prisonniers et les criminels vont associer la pratique à leur vie totalement opposée à la société, et lui donner cette image marginale. Pour finalement devenir une marque de rébellion au sein de la société au cœur des années 70. Et, quelques décennies plus tard, un phénomène de mode contemporain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jérôme Pierrat et le dessinateur Alfred livrent un nouvel opus de la petite collection didactique en BD, qui commence à prendre sa place dans les rayons, consciencieusement poussée par un éditeur motivé. On apprend beaucoup de choses très bien séquencées sur un phénomène qu'on pourrait naïvement considérer comme une mode passagère. Le scénariste et spécialiste du sujet explique doctement à quel point non seulement la pratique mais la technique sont anciennes, et répandues sur tous les continents. Et fournit de nombreux détails sur les différents types d'aiguilles qui vont faire souffrir leurs victimes consentantes. Mais comme beaucoup d'autres volumes déjà parus, l'album est une longue explication sans mise en scène, a l'exception d'un dialogue entre un directeur de prison et l'un de ses pensionnaires. Alfred s'acquitte de la tâche avec précision, mais à aucun moment le dessinateur ne cherche à dépasser son rôle d'illustrateur qui fait écho au texte de l'auteur. Cet album instructif choisit délibérément de ne pas sortir du cahier des charges proposé.