L'histoire :
C’est l’heure de pointe au Tricastin, un relais routier au bord de la Nationale 7, dont la célèbre « daube » fait le bonheur des chauffeurs qui ont la bonne idée d’y faire halte. Cependant, Nénesse n’est pas très longtemps à la fête : son camion vient de se faire la belle sur le parking. Le véhicule, certes, mais évidemment sa cargaison de vin aussi. Quelques jours plus tard, c’est un autre chauffeur qui, sous la menace d’un revolver et un coup de matraque en cadeau, doit céder sa citerne à 3 malfrats particulièrement bien organisés. Les jours et les semaines suivantes, les forfaits s’enchainent, mettant en alerte Jacques Gipar, un journaliste parisien. Pour son journal France-Enquêtes, ce dernier est bien décidé à faire la lumière sur la multiplication de ces vols qui semblent être l’œuvre commune du « Gang des Pinardiers ». Les indices étant plutôt maigres et les langues ayant du mal à se délier, Gipar demande à son ami Petit Breton de se faire embaucher du coté de Bercy chez les marchands de vin. Sa mission : tenter de repérer la marchandise peu chère ou de provenance douteuse. De son coté, le journaliste prend en chasse un pinardier qui semble particulièrement pressé. Et s’il s’agissait d’un nouveau larcin ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le ton est donné dès le visuel de couverture : gros bahuts des années 50, bandits et célèbre Nationale 7, se partagent la vedette pour une intrigue policière mignonette qui sent le gros rouge à plein nez. Le scénariste Thierry Dubois utilise pour support le transport routier, très important dans les années 50 pour acheminer entre sud et nord le précieux breuvage hexagonal. Il livre, de fait, une aventure calibrée pour titiller les nostalgiques. Au premier rang de cette intention, le trait de Jean-Luc Devaux, ronronnant confortablement au creux d’une « ligne claire » qui ne jurerait pas au milieu des productions franco-belge des années 60 (un petit coté Tillieux peut-être ?). Qu’on aime ou pas, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle met agréablement en valeur le design des années 50, en particulier les courbes dodues des Bernard, Berliet, Willeme et consorts, jouant les vedettes du début à la fin. En somme, de quoi ravir les « mécanophiles » et raviver quelques souvenirs chez ceux qui ont emprunté la fameuse route du soleil (et ses petits relais routiers…), autre actrice du récit. Pour ce qui est du scénario, il faudra se contenter d’un contenu classique mettant en place un suspens convenu. Pour autant, malgré quelques longueurs inutiles, on apprivoise rapidement ce journaliste tenace (ce fameux Gipar) et son compère malchanceux (Petit Breton) pour une enquête tendant à faire la lumière sur un trafic de vin. Cette ouverture de série rencontrera indéniablement son public. A l’avenir, cependant, pour définitivement s’installer (on parie sur un retour en force de la « ligne claire » d’ici peu ?), elle devra épaissir la base des intrigues ou apporter une touche de « modernité » à la narration. A suivre donc…