L'histoire :
Fanette, c'est la petite rousse au regard noir. A 35 ans, elle s'ennuie derrière son comptoir. Elle compte les mouches, écoute les clients, tous plus superficiels et répugnants les uns que les autres. Il y aussi ce groupe de types bizarres qu’elle connaît par cœur à force de les voir tous les jours débarquer en bande au bar. Elle dresse un portrait de chacun peu glorieux, mais fort réaliste. Elle en entend des choses, derrière son comptoir miséreux ! La mauvaise ambiance règne ici, tous les clients se regardent en chien de fusil, se soupçonnent et se jugent. Le soir, elle rentre, personne ne l'attend. Son appartement ressemble à sa vie : il est sale, vide et puant. Elle doit rendre des comptes en échange d'un service, à la suite d'un raté de carrière, a priori ! Elle ne peut pas refuser, elle est prise au piège. Et quand elle pense être enfin débarrassée, on lui recolle une fâcheuse mission : elle doit jouer la taupe. Elle qui se réjouissait de quitter ce bar pourri. Elle doit continuer d'observer et d'enquêter en douce. Mais rien ne va se passer comme prévu, Fanette ne se méfie pas assez... ou plutôt, elle se fie trop aux apparences !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Est-il utile de rappeler qui ils sont ? Gaet's et Julien Monier nous régalent depuis 5 tomes avec ce thriller sordide en forme de puzzle. On fait ici une nouvelle fois connaissance avec un personnage phare de la série, Fanette. Le suspense est toujours aussi maîtrisé, jusqu'à la dernière page on est suspendu au scénario. A la fin, en le refermant, on se dit : « Mais nan ! » Il faut bien suivre : entre les perruques, les masques et les flashbacks, l'histoire est riche et chaque détail compte ou va compter plus tard. Alors on prend des notes. Mais pour ne pas spoiler (ce serait trop bête ), parlons graphisme. Monier est dans son élément, il excelle dans le glauque et le crado. Les couleurs collent à la perfection au scénar et à l'ambiance que les auteurs font régner au fil des albums. Si le lecteur se plonge dans le livre, avec une lumière sombre et un silence presque flippant, c'est encore plus jubilatoire. Ce duo d'auteurs a trouvé la recette d'une potion magique. Quand on a mis le nez dans la puanteur de RIP, on a vraiment du mal à décrocher, L'attente de la suite, qu'on espère encore plus... dégueu, est rude. Car on ne sait toujours pas ce qui a mal tourné ! RIP c'est aussi une leçon de patience entre chaque tome.