L'histoire :
Vous incarnez l’un des personnages de la série RIP. C’est-à-dire qu’avec vos collègues pilleurs de maisons de macchabés, vous êtes sur une des 6 cartes carrées, avec une blouse blanche, un masque, des gants, et une charlotte. Tous ensembles, mais surtout de manière individuelle, concurrente et cupide, vous allez essayer de vous emparer d’un maximum d’objets de valeur. Chaque objet porte un numéro, qui est aussi un nombre de points. Par exemple, le renard empaillé vaut 9. La bague avec le saphir vaut 15 (c’est l’objet de plus grande valeur). Vos concurrents ne savent pas qui vous êtes (vous jouez avec votre carte perso retournée face cachée), ni quels objets vous rapporte un bonus particulier (chaque perso vise plus particulièrement 5 numéros d’objets). Pour commencer, vous positionnez 3 objets au milieu de la table. Certains sont visibles, d’autres cachés. Et maintenant, tour à tour, vous placez autour des objets des cartes rectangulaires de votre couleur, les « cartes vices », de valeur 0 à 9. Là aussi, vous pouvez jouer ces cartes face visible ou face cachée… mais alors la suivante devra être positionnée à l’inverse (cachée ou visible). Une fois qu’il y a 4 cartes rectangulaires autour de l’objet, stop, on révèle toutes les cartes et on compte qui a gagné l’objet. Mais avant ça, dans votre main, trois cartes de valeur zéro vous autorisent à tricher de plusieurs façons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Opla se sont spécialisées dans les petits jeux de cartes adaptés de bandes dessinées. RIP Nature morte sort très astucieusement en marge de la publication du dernier volet de la série de Gaet’s et Julien Monier par les éditions Petit à Petit. Or avec ce jeu, on atteint sans doute le top-moumoutte dans le registre. Car en plus de reprendre les jolis dessins de Monier sur les cartes, le principe du jeu respecte totalement l’odieux principe de cette série glauque et morbide. Chaque joueur (de 2 à 5 par partie) incarne en effet un des 6 enfoirés qui profitent de scènes de crimes pour piller les maisons des défunts. Chaque joueur essaie de s’en mettre plein les poches, au mépris de ses partenaires. Et on vous conseille évidemment de jouer avec le mode « taquin » qui intègre la carte meurtrier et le cadavre de la bourgeoise (et éventuellement le trou de serrure). La mécanique du jeu, qui oblige l’alternance de cartes villa et de cartes d’action (cartes vices) faces visibles et faces cachées, est également originale et parfaitement fonctionnelle. Les cartes « zéro » offrent des biais malins et débloquent des retournements de situation. Le jeu permet les alliances de circonstances, la manipulation, les trahisons et la stratégie. Dans la veine des « jeux apéro », ça se joue plutôt vite (réellement 15 minutes par partie), avec intérêt et renouvellement. Cerise sur le gâteau : l’explication des règles d’Alexandre Droit est comme toujours très fun, avec des petites blagues, mais surtout dans la stricte lignée du ton de RIP. Bon et sincèrement, même si c’est glauque et gore, ça reste du glauque bon-enfant : vous pouvez jouer avec des - 10 ans, ils vont adorer jouer les charognards !
