L'histoire :
Albert chantonne des chansons d’amour. Pour cause, c’est un homme amoureux. Seulement voilà, Dolorès sa bien-aimée n’est pas très en forme. Pour ne pas dire qu’elle est morte. Albert et ses collègues sont intervenus pour faire le ménage sur les lieux du crime, comme à leur habitude. Mais cette fois, pour Albert, ça a été le coup de foudre... cadavérique ! Albert a grandi avec une mère qui déteste les hommes et ne voue sa vie qu’à ses poupées. Il est encore jeune quand sa mère perd la vie dans un accident de voiture dont il s'est sorti. Après plusieurs années de coma, il se réveille. Il est adulte, seul et sans rien. Il trouve du travail dans un univers qui ne l’effraie pas, pour l’avoir frôlé : la mort. Il connaît la vie et les états d’âme de Dolorès par cœur, il a acheté toutes ses affaires après son décès et a lu tous ses journaux intimes. Après avoir reconstitué sa chambre, il est décidé à la venger et élimine un par un les hommes qui l’ont blessée, déçue et abusée. Aujourd'hui, Albert est obsédé par cette demoiselle et il est persuadé qu’il peut la faire « revenir » à la vie dans le corps d’une autre femme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne change pas une équipe qui gagne. Gaet's et Julien Monier sont très forts, car tout est merveilleusement imbriqué dans cette histoire jouissivement morbide... et pour autant, tout peut être dissocié, disséqué, à la manière d'un examen de médecine légiste. Une belle prouesse scénaristique de Gaet’s, divinement mise en scène par le trait de Monier, toujours aussi précis et aux couleurs pestilentielles. On (re)plonge dès la couverture dans une atmosphère glauque et putréfiée. Le lecteur est tenu en haleine, l’intrigue reste entière jusqu’à la dernière goutte (de sang). Comme l'indique le titre, dans ce tome 4, on en apprend un peu plus sur la vie d’Albert. Les apparences sont tellement trompeuses... Lui qui paraît si discret se révèle être pourtant un fin psychopathe aux fantasmes douteux. On retrouve la fameuse bague... enfin pas vraiment, puisqu’ils la cherchent tous encore ! Disons qu’on s’en souvient, puisqu’ elle reste le fil conducteur des différents volumes. Le flashback sur l’assassinat d’Ahmed soupçonné de ce vol replace les choses et fait le lien entre les différents protagonistes. D’autre part, on est content de retrouver les dictons et petites définitions en tous genres (surtout répugnantes d’ailleurs) qui ponctuent la lecture. On reste émoustillé par ces trucs gores si délicatement dessinés... Vivement la suite !