L'histoire :
Ahmed est un flic frustré planqué en bas avec les maccabés. Il est sympa, mais un brin lourdingue, adepte du « non je déconne » qu'il balance à tire-larigot. Il présente brièvement sa vie, mais surtout son job de policier et ses collègues, des portraits qu'il dresse avec sarcasme et humour. Il est un enquêteur rusé et obstiné. Son boulot est de déterminer, grâce aux parasites qui grouillent sur les cadavres, le délai de mort. Mais cette fois, il en est persuadé, il y a un lien entre les derniers trouvés. Cependant, son chef (un abruti selon lui) ne le prends pas au sérieux et se moque continuellement. Un soir, il surprend une silhouette qui fouille dans les dossiers du commissariat. L'homme s'enfuit en abandonnant sa trouvaille. Ahmed saisit le dossier. Le nom de « Marcello » y figure, ainsi que la photo d'une poupée. Lui qui aurait aimé être « profiler »... Il est déterminé, il veut en savoir plus et décide de faire ses propres investigations. Il transforme son grenier en QG et mène son enquête. Certains indices et méthodes corroborent. Il est convaincu que tous les crimes sont liés par le mode opératoire identique. Ahmed n’est pas au bout de ses surprises car le gang des combis blanches sévit de nouveau. Il les suit discrètement et les surprend en plein pillage, Mais que magouillent-t-ils, bordel ? Et comment en savoir plus ? En devenant un des leur ? Non... ils sont dangereux. C'est insensé et trop risqué ! Et pourtant... Sauf qu’aujourd’hui, c’est lui, le mort (cf. tome 2). Il est à son tour la star de l’autopsie. Et non, « il déconne pas », cette fois. RIP !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premières pages, on est directement replongé dans l'ambiance sordide qu'on a tant appréciée dans les précédents opus. Le duo Gaet’s et Julien Monier a encore frappé et tout est à nouveau mis en œuvre pour une immersion dans une atmosphère violente et glauque. Jubilation et frissons assurés ! Gaet’s est toujours au texte, un scénario qui fait son œuvre, tant morbide qu’instructif. Surtout si on est curieux des petites bestioles... les « travailleurs de la mort » comme les surnomme Ahmed, qui se passionne pour ces nuisibles utiles. Monier nous régale de sa palette aux couleurs putrides. Il excelle dans le dessin, avec des détails minuscules mais palpables. Ça finirait presque par grattouiller, tous ces insectes ! Les citations et définitions, comme issues d’un dico spécial gore, alimentent les pages sur fond noir. Petite mise en bouche : dès les premières pages, avec Parasites qui annonce la couleur, on enchaîne sur Putréfaction... Le dégoût nous gagne. En guise de narrateur, avec des flashbacks et un scénario type reportage-autobiographique, Ahmed et ses bulles narratives nous immergent façon « 24h dans la vie d’ Ahmed ». Belle prouesse des auteurs car le suspense dure et l'enquête n'est pas fini . On se « sanguinait » de lire une suite aussi dégueu que les premiers tomes, on est donc gâté. L'attente va être longue jusqu'à l'achèvement des 3 prochains tomes. Mais le puzzle se construit et l'intrigue se dessine... petit à petit !