L'histoire :
Au sein du vaste royaume d’Angor, Talinn, Avrane, et Lorky sont trois adolescents appartenant à une caste inférieure. Quand ils le peuvent, ils assistent en cachette à de fastueuses réceptions, à travers les mâchicoulis des hautes murailles de la cité princière, avec une certaine frustration… A dire vrai, la perspective d’un destin tout tracé ne les réjouit guère. Malgré le labeur qui ne manque pas à la ferme paternelle, Talinn suit une formation pour devenir écuyer, une prestigieuse fonction. Mais il doit s’affranchir des corvées imposées par un instructeur qui l’a pris en grippe et il doute, de fait, de ses facultés à triompher de l’examen final qui approche. Le plus jeune, Lorky, rêve d’être un guerrier adoré des femmes, mais il doit endurer les brimades de son grand frère. Enfin la belle Evrane est promise à un mariage arrangé, pour devenir mère au foyer, selon la tradition. Ensemble, ils fomentent et préparent donc une fugue commune, qui leur permettra d’embrasser une libre destinée. Le soir où Talinn échoue à son examen, la mise en application de leur plan est entérinée. Retiré en solitaire auprès d’une cascade, pour faire le point sur cette décision lourde de conséquences, le jeune homme assiste alors à une altercation meurtrière, entre deux chevaliers étrangers. Il récupère un étrange pendentif pourvu d’une serre d’aigle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme on s’y attendait un peu, la mise en place de cette nouvelle saga d’heroïc-fantasy ne brille guère par son originalité, mais montre néanmoins une belle efficacité. Le synopsis gobal et le décorum fantastique sont ceux de moult séries du genre, dans une veine similaire aux Lanfeust, Naufragés d’Ythaq, Princes de Ganahan, Aster… Jugez-en : dans un royaume fantastique, 3 ados de basse extraction refusent leur mornes perspectives d’existences, prennent la tangente en direction d’un destin fabuleux et se retrouvent avec un pendentif qui leur confère un pouvoir sympatoche : avoir l’âge de leur choix. Cette dernière faculté, extraordinaire, imaginée par le scénariste Jean-Charles Gaudin (Marlysa, le Feul…), s’avère l’atout central de la série, mais reste à être développé/utilisé dans les épisodes à venir. Un petit « plus » se situe tout de même dans le parallèle futé qui est fait entre les aspirations des héros et celles du lectorat cible (ado), en proie aux mêmes problématiques générationnelles (rébellion face au monde adulte, volonté de transgression de l’ordre établie, démangeaison de liberté, fantasme de maturité…). Le dessin de Dimitri Armand (dont c’est ici le premier album !) montre à peu près les mêmes qualités et défauts : peaufiné, appliqué, juste, dynamique, agréable et limpide, il demeure très consensuel dans le registre. Très pro, ce premier tome ravira les amateurs du genre et rebutera les lecteurs rompus aux stéréotypes…
