L'histoire :
Le 23 janvier 1978, dans une zone résidentielle de Sacramento, une femme est retrouvée sauvagement assassinée chez elle. Officiellement, elle a été flinguée à bout portant, puis poignardée au ventre par un inconnu. Le rapport que fait la police à la presse ne dévoile pas les détails les plus sordides de ce meurtre. En réalité, la victime a été éventrée du nombril jusqu’au sternum, ses intestins ont été sortis et éparpillés sur le sol, ses reins exposés sur le lit, sa bouche remplie d’excréments et, ultime détail croustillant, le tueur semble avoir bu son sang. Dès lors, la police recherche un déséquilibré, logiquement surnommé « le vampire ». Elle mettra quelques semaines avant d’arrêter Richard Chase, le serial killer en question, qui aura le temps de faire 6 victimes, dans des conditions similaires. Après une enfance difficile (son père battait sa mère), une adolescence passée à s’adonner à toutes les drogues possibles, Chase était alors devenu un schizophrène paranoïde particulièrement dément et dangereux. Il était persuadé d’être persécuté par des extraterrestres et des nazis, qui lui parlaient par télépathie et tentaient sans cesse de l’empoisonner. Le seul remède pour éviter à son sang de se dessécher dans son corps, était alors de tuer et de s’abreuver du sang de ses victimes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Second Dossiers tueur en série, sur le même mode de docu-fiction que pour le premier Zodiac-killer, le vampire de Sacramento réitère également les mêmes travers. Au scénario, Thomas Mosdi alterne les séquences d’enquêtes et celles consacrées au quotidien du tueur en série qui nous intéresse ici. Or, ce Vampire de Sacramento n’a pas d'autre logique que d’être un indécrottable détraqué pas piqué des vers ! Difficile de rendre véritablement palpitant une démence pure, obéissant à aucun autre mobile que celui de satisfaire à ses hallucinations, le tout dans des conditions narratives qui se veulent fidèles aux faits. Paradoxalement, cette abominable histoire (vraie) de serial-killer est donc un peu terne. S’agissant d’un documentaire, le récit est par trop reconstitué ; s’agissant d’un thriller, on s’attendrait à plus de suspens, plus de tension, à travers une gestion drastique des ambiances, de la mise en scène, des cadrages et des focales… Comme au cinéma d’Hitchcock, quoi ! Le mécanisme de l’enquête manque surtout de percussion, de démonstration. Sans doute aussi le morcellement du dessin, en 3 dessinateurs différents, chacun prenant en charge un type de séquence, n’aide pas non plus à trouver une cohérence d’ensemble. Serge Fino, qui s’occupe de montrer Chase dans son environnement, tire son épingle du jeu, à l’aide d’encrages réalistes finement ciselés. Kolle dessine lui aussi très bien… mais dans un style légèrement différent, bien que tout aussi réaliste. Et Vitti emprunte lui aussi une verve graphique propre. Pour les profilers en herbe (attention : c’est déconseillé aux moins de 16 ans !), ce one-shot reste néanmoins didactique…