L'histoire :
De janvier à juin 1974, 6 jeunes femmes disparaissent dans les environs de Seatle. La police est en alerte : un rôdeur particulièrement méthodique sévit visiblement. Une jeune femme qui n’est pas tombée dans son traquenard, est le premier témoin et indique un prénom : il se présente sous le nom de Ted. Hélas, Ted Bundy, le tueur, a milité dans un parti politique, œuvré dans l’action sociale et s’avère instruit : il est hors de soupçon, parmi les nombreux suspects s’appelant « Ted ». Durant les premiers mois de l’enquête, il continue donc sa discrète tuerie, s’attaquant toujours au même profil : des jeunes femmes, jolies, brunes, avec la raie au milieu. Sont truc à lui, c’est de les tabasser à mort, de les défigurer, de les violer, de les mutiler, bref, un déchaînement de pure violence, totalement désinhibée. Méfiant, Ted Bundy déménage à Salt Lake City en janvier 1975. Après y avoir fait encore quelques victimes, il est arrêté en août de la même année, tout d’abord pour possession de matériel de cambriolage (!), puis grâce aux recoupements entre les forces de polices des différents états, pour les meurtres qu’il a vraisemblablement commis. Malgré un accablement de preuves, il demande à mener sa propre défense et choisit de plaider non coupable ! Il profite alors d’un besoin de recherches juridiques pour échapper à la vigilance de son garde dans une bibliothèque et s’évader…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la famille Serial Killer, je demande le fils. La collection des biographies des tueurs en séries les plus célèbres s’enrichit ici d’un cinquième psychopathe déshumanisé, en la personne de Ted Bundy. Comme à chaque album, on a le sentiment que celui-là est encore pire que le précédent ! Fort présentable et instruit au grand jour (il sera son propre avocat !), il se révèle un monstre quand il s’adonne à son côté obscur. Il reconnaîtra être le salaud le plus insensible que vous ayez jamais rencontré. Pour les besoins de l’exercice, le scénariste Dobbs, déjà à l’œuvre sur la précédente biographie d’Ed Gein, s’évertue à ne surtout pas retranscrire le parcours linéaire de Bundy. Il entremêle les époques et les points de vue : tantôt vue du tueur, tantôt des flics, tantôt des universitaires qui se penchent sur ce cas « d’école »… Ce dernier angle d’attaque semble astucieux, quand on sait que Dobbs a réellement préparé une thèse de sociologie sur les tueurs en série. Au dessin, Alessandro Vitti « fait le job » correctement, mais sans coup d’éclat particulier. Il faut dire que dans ce registre, de bureaux en tribunaux, il n’y a pas non plus matière à faire de grandes envolées graphiques… mis à part la séquence nocturne de janvier 1978, durant laquelle Bundy se déchaine, le visage maculé de sang, avec un méchant regard de… serial killer.