L'histoire :
Les assassinats mystérieux de plusieurs moines dans la Bretagne du 5e siècle mettent un coup de projecteur sur la disparition programmée de l’ordre druidique, au profit d’un christianisme en plein ascension. Ces meurtres sont en effet l’occasion pour Frère Gwenole et ses partisans de démontrer la barbarie des croyances anciennes. Paradoxalement, c’est au druide Gwenc’hlan que les moines confient l’énigme. Avec l’aide de Taran, son apprenti, il découvre l’implication d’un ordre chrétien secret et normalement dissout : l’Imperium Dei. C’est finalement à Is la féérique, et en compagnie de Dahud, que se lève une partie du voile. En effet, en prenant connaissance du journal de Frère Thomas qui vient d’être assassiné, notre enquêteur et l’ensorcelante princesse découvrent la machination. Les cavaliers noirs de l’Imperium Dei avaient confié aux moines tués la traduction d’un manuscrit leur permettant de localiser des talismans celtiques : la lance magique de Lug et le chaudron d’immortalité de Dagda. Ces acquisitions précipiteraient la disparition des druides. Dans Is même, un cavalier s’empare de la lance et précipite la ville sous les flots. Dans un ultime combat, Dahud venge sa cité et récupère le talisman. Mais elle disparaît à jamais. De retour à Bréhat, Gwenc’hlan et Taran, qui ont survécu, se plongent dans la lecture d’un nouvel ouvrage. Ils y apprennent que l’emplacement du dernier talisman leur sera révélé en prenant place au centre d’un cercle de pierres, au soleil couchant du solstice d’hiver. Embarqués pour la Bretagne, ils croisent la route des envahisseurs saxons et doivent leur salut au Roi Arthur et à ses guerriers. Conviés pour un banquet à sa table, c’est le célèbre Moridenon (Merlin) qui leur indique le chemin de la Ronde des Géants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous souvenez-vous de Septantesix, le Belge, plongeant ses mains, sans douleur, dans l’huile bouillante ? Ou, plus facilement, de Panoramix, le Gaulois, perché sur un chêne muni d’une serpe d’or ? Ah ! L’heureux plaisir de l’enfance… Les Druides de Jean-Luc Istin, Thierry Jigourel et Jacques Lamontagne en sont des parents éloignés, mais la friandise, même moins sucrée, ravit les papilles. La potion magique des Druides réside ici dans un savant dosage d’enquête policière, de légendes celtes, d’épopée et d’action. Le suspens est mené de main de maître, grâce notamment à la déclinaison de la série en feuilletons (la dernière planche d’un tome et la première du suivant décrivent la même action). Les clins d’œil cinématographiques (le Nom de la Rose et Sean Connery) ou littéraires (Cadfael) complètent la formule gagnante. Ce nouvel opus ne trahit pas la série, mais l’équilibre est néanmoins rompu. Une grande partie de l’intrigue ayant été révélée précédemment, le « volet policier » disparait au profit d’une course au trésor (on pense à l’excellent Triangle Secret) et la multiplication des rappels aux légendes celtiques (évoquant la très bonne série Arthur). Cette Ronde des Géants semble marquer le début d’un nouveau cycle, dans lequel les héros prennent de l’ampleur. Jacques Lamontagne transpose parfaitement le rythme du récit et alterne avec brio les ambiances. Sans être original, son dessin est efficace et manichéen (il affuble les méchants de mines avinées et terreuses). Un agréable moment de lecture qui donne surtout envie de lire la suite.