L'histoire :
Sur l’île de Bréhat, au large de la Bretagne, vers la fin du 5e siècle. Par une météo épouvantable, le corps d’un moine, le frère Tutgwal, est découvert sur la plage, décapité et empalé sur un pieu. C’est déjà le troisième que l’on retrouve ainsi assassiné. Le frère Budog, un autre moine empli de sagesse, va donc s’enquérir des conseils du frère Gwénolé, à la tête d’une importante abbaye armoricaine. Après avoir devisé sur cette période trouble de la Bretagne, qui voit le christianisme supplanter les anciennes croyances celtiques, les moines imputent ces meurtres aux druides. En effet, les signes relevés sur la peau et les pieux sont des Oghams, la langue ancienne des pictes. Gwénolé demande à Budog de mener une contre enquête et accepte pour cela qu’il ait paradoxalement recours à un druide. Le moine fait donc appel à son ami Gwenc’hlan, l’un des derniers défenseur de l’ordre druidique. Accompagné de son disciple Taran, Gwenc’hlan accepte l’invitation de Budog à l’archipel de Brigate et commence par une fouille scrupuleuse de la cellule du moine défunt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de ce thriller « alto-médiéval » s’inscrit dans la droite lignée de la collection Soleil Celtic, sur le thème des contes et légendes celtiques (avec les contes du Koorigan, de l’Ankou, de Brocéliande). Si à la couverture on pouvait craindre une énième resucée heroïc-fantasy du Seigneur des anneaux, les premières pages lèvent le doute en proposant une enquête réaliste plutôt enthousiasmante ! Au scénario, Jean-Luc Istin et Thierry Jigourel prennent le soin de respecter l’époque et les lieux. Mœurs, vêtements, sociétés, luttes d’influences religieuses, tout semble très probable dans ce premier volet. L’enquête médiévale pourrait tout à fait s’inscrire dans la collection Dédale des Humanos, qui propose des polars historiques fidèlement documentés. Au passage, les auteurs nous gratifient d’un savant glossaire celtique et de noms de personnages rigoureusement imprononçables. Cependant, la qualité première de cet épisode pilote est aussi son principal défaut : il aurait un peu de mal à choisir entre le récit didactique et le divertissement. Cela n’empêche pas les dialogues et la voix off d’être soignés, et le dessin léché aux ciels tourmentés (quelle météo exécrable cette Bretagne !) du canadien Jacques Lamontagne d’être à la hauteur du challenge.