L'histoire :
Il s’en est fallu de peu pour que Gwenc’hlan ne perde Taran, son jeune apprenti, dans les profondeurs de l’océan breton. Mais Brieg, un moine qui vit sur l’Ile de Mona, où notre druide vient d’accoster après une terrible tempête, a pu user des ses connaissances médicales pour le tirer d’affaire. Le jeune homme se remet peu à peu. Il profite des bons conseils du moine pour, à son tour, devenir un excellent guérisseur. Mawdez et ses Frères ont rejoint leurs compagnons d’aventure et attendent avec eux le moment propice pour poursuivre leur voyage, en quête du chaudron de Dagda (un des derniers symboles de l’ancienne religion). Néanmoins, leur départ se précipite lorsque Taran se rend au chevet d’un garçon qu’une flèche a transpercé : ses agresseurs sont des mercenaires Scots à la solde des encapuchonnés de l’Imperium Dei. Les hommes noirs marchent sur les pas de nos compagnons, bien décidés, le moment venu, à s’emparer du chaudron et à les éliminer. Gwenc’hlan reprend donc la mer, mais à la défaveur d’un épais brouillard, il est contraint de faire halte à Canaigh, en territoire Picte. Après un accueil peu hospitalier, Pictes, druides et moines font cause commune : le Chaudron de Dagda semble avoir pris le même chemin que la Pierre de Destinée, un objet dérobé par des Vikings et qui, par sa magie, protégeait depuis des lustres le clan. Ils feront donc route ensemble. Mais attention : leurs ennemis sont sur leur talons, copieusement renseignés par un traitre membre de l’équipée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’abord alléchées par l’angle policier alto-médiévale de la série, nos ardeurs s’étaient vues quelques peu freinées par le chemin qu’empruntait le récit : la part celtico-légendaire rognant peu à peu les velléités d’originalité, pour un déroulement finalement plus classique de la saga. Cependant, ferrés dés le premier opus, c’est sans peine que nous continuons la balade, l’hameçon dans la gueule, au rythme des pérégrinations de Gwenc’hlan, l’un des derniers représentants de l’ordre druidique, et de son jeune apprenti. Pour mémoire, nos deux amis, au cours de leur périple, se sont donné une double mission. D’un : disculper leur ordre, impliqué à tort dans les meurtres de plusieurs moines. De deux : empêcher les véritables responsables de s’emparer, en outre, des derniers symboles de l’ancienne religion. Le présent chapitre se révèle un parfait équilibre entre mythologie celte et action. La coloration légendaire, si chère à Jean-Luc Istin (n’oublions pas qu’avec Soleil Celtic nous sommes dans une collection qui lui est dédiée), pèse indéniablement sur le récit (parfois de manière complexe et ne faisant écho que chez les mordus). Mais au-delà, le scénario est un bel exercice de suspens, d’action et de rebondissements. En suivant l’équipée hétéroclite (druides, moines, pictes…) en terre islandaise, c’est un vrai récit d’aventures dans lequel nous sommes entrainés : quête avec « trésor », trahisons, confrontations culturelles, ethniques et en bonus, des personnages de plus en plus attachants (même les méchants d’hier se prennent au jeu de la l’humanisme et du bon sens)… Au service de cet univers, le dessin de Jacques Lamontagne emporte l’approbation pour un unique constat : on ne s’ennuie pas !
