L'histoire :
1946. Après son terrible accident, Murnau est porté disparu. Finalement, des forces allemandes parviennent à retrouver le corps encore en vie du pilote allemand, qui est rapatrié en urgence à l’hôpital. Beaucoup avaient déjà annoncé la mort de l’héroïque pilote Murnau et même le ministère de l’air pensait que son soldat était décédé. Finalement, tout le monde apprend avec soulagement la survie du pilote expérimenté, décoré par Hitler lui-même. Ingrid est heureuse de savoir que celui qu’elle aime n’a pas perdu la vie, mais elle apprend dans le même temps une nouvelle étonnante : le mécanicien qui avait préparé l’avion de Murnau avant son accident a été retrouvé mort… Murnau suspecte une manipulation des hauts gradés qui voudraient se débarrasser de ses talents. Cela ne l’empêche pas de continuer ses missions aériennes et Murnau sème donc le chaos dans les rangs soviétiques. Pendant ce temps, les forces alliées tentent de trouver une parade au projet allemand Wunderwaffen, l’arme miracle. Beaucoup de dirigeants sont divisés : faut-il utiliser la bombe atomique pour éradiquer l’invasion allemande ? Peut-on risquer la survie de l’Europe en bombardant Berlin ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite de l’uchronie de Richard D. Nolane, qui imagine que l’Allemagne n’a pas perdu la seconde guerre mondiale et qu’ils sont au contraire bien plus dangereux en cette année 1946. Le projet « Wunderwaffen » consiste à créer des armes incroyables qui surpasseraient la puissance des fameux V1 et V2. La Luftwaffe est ainsi particulièrement puissante grâce à des avions ultra modernes et ultra rapides. Elle a également un champion : Murnau ! Cependant, le régime nazi commence à se fissurer : les soviétiques opposent une résistance farouche et les requins se dévorent entre eux. Ainsi, Murnau soupçonne que le régime nazi complote contre lui. L’uchronie se fait véritablement cauchemardesque quand on apprend les sombres projets nazis : beaucoup sont prêts à sacrifier leurs propres soldats et les SS tentent d’explorer les frontières de la vie et de la mort, au cas où Hitler serait victime d’un nouvel attentat meurtrier. Ils ont un nouveau cobaye : Murnau, qui échappe plusieurs fois à la mort d’une façon bien étrange. Nolane multiplie les évènements imaginaires, mêlés à la réalité (dont les incessants vocabulaires allemands) et le mélange devient parfois grotesque : les Alliés trouvent la parade à la Wunderwaffen en créant… un transistor humain ! De plus, les actions et raids aériens s’enchaînent de façon mécanique, même si les combats, vols et explosions sont bien représentés par le dessin « aérien » de Milorad Vicanovic Maza, bien servis par des couleurs vives et modernes. Pire : les évènements s’enchaînent pêle-mêle, sans aucune émotion, et les problèmes de Murnau qui s’accumulent deviennent de moins en moins crédibles et intéressants. En accélérant le récit, Nolane en a oublié de conférer une âme à son histoire. Un peu comme la représentation graphique des personnages, le scénario est sans vie et guère stimulant. On est également mal à l’aise sur les objectifs de l’auteur : à force de suivre le camp nazi et leurs coups d’éclats militaires, on finit par croire qu’Hitler est finalement un sauveur ! Pour excès d’ambition, l’album perd toute sa puissance… un comble pour une Wunderwaffen !
