L'histoire :
Les termes pour définir Gotham sont nombreux : maudite, damnée, folle, chaotique, désespérante, dangereuse... Dans l'asile d'Arkham, Batman enquête sur un des gardiens qui a tout l'air de tirer profit des lieux. Découvert, il relâche des prisonniers afin de ralentir sa capture. C'est donc à une véritable mutinerie que le Dark Knight doit faire face. Il trouve cependant un allié en la personne du Joker. Tout le monde est surpris en voyant les deux éternels ennemis faire front commun. Peu après, la situation retrouve son calme. Dick Grayson enlève le masque du bouffon et rejoint alors Batman au quartier général. Le soir suivant, Bruce Wayne présente à une salle conquise ses projets d'aménagement pour Gotham. Durant la soirée, il intercepte un appel destiné au commissaire Gordon. Un crime a été commis. Bruce s'éclipse et se rend sur les lieux. Là-bas, la victime est un parfait inconnu qui a été torturé pendant plusieurs jours. Son corps est perforé à plusieurs endroits, par des couteaux similaires à ceux des lanceurs professionnels. Etrangement, sur chaque lame figure le dessin d'un hibou...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les œuvres phares autour de Batman ne manquent pas. Les plus grands auteurs se sont confrontés à l'univers du Dark Knight : Frank Miller, Grant Morrison, Alan Moore, etc. Depuis quelques mois, le scénariste Scott Snyder s'illustre par ses récits ingénieux à forte dose de polar. On a pu entrevoir son talent sur l'excellent diptyque Sombre reflet. A l'occasion du relaunch des séries DC, il semblait inévitable que l'éditeur américain confie une fois de plus les clés de Batman à cet auteur inspiré. D'emblée, le ton est donné. Sombre au possible, l'histoire débute par une petite visite d'Arkham (le fameux asile) où Batman se retrouve au beau milieu d'une mutinerie. Bien sûr, tous se ruent sur le justicier, vu qu'il les a fait enfermer auparavant ! Les surprises sont nombreuses tout au long du récit. Les faux-semblants aussi... La série de crimes qui saisit Gotham intrigue et captive. Scott Snyder montre un Batman désorienté, perdu et dans une situation dans laquelle on le croise pas souvent. En outre, l'album est facile d'accès. Il n'exige pas de réelles connaissances du Bat-Universe, les auteurs ayant pensé à de quelques annotations indicatives. L'histoire prend progressivement forme et ne vous lâchera pas, jusqu'à sa conclusion. La folie s'empare même du super héros et donne lieu à un délire visuel dans la pagination qui surprendra plus d'un lecteur ! Snyder confirme tout le bien que l'on pensait de lui. Le scénariste s'appuie en plus sur Greg Capullo, mythique dessinateur de Spawn. Capullo a bien fait de quitter Haunt pour Batman, tant il nous montre ici la quintessence de son art. Ses découpages sont spectaculaires, ses cases bénéficient d'un soin incroyable. La vision de Capullo du Dark Knight séduit par sa modernité. La cour des hiboux présente des qualités artistiques indéniables et fait honneur au passé historique de Batman.