L'histoire :
Les plus pessimistes ne cessent de dire que Gotham vit des jours sombres avec cette pluie torrentielle qui s'abat sur la ville, mais aussi avec la naissance au zoo d'un lionceau à deux têtes. Le commissariat va en plus voir un ennemi refaire son apparition, plus d'un an depuis sa disparition : le Joker. Jim Gordon a peur et malgré les propositions de Batman, le commissaire refuse d'abandonner ses hommes. De retour à sa base, Bruce prévient Nightwing, Batgirl, Robin et Red Robin et leur demande de faire attention au retour du clown déjanté en ville. Alors que les craintes se fondent rapidement sur une tentative d'assassinat du maire, Batman et Jim se préparent mais le Joker est imprévisible. Il parvient à empoisonner tous les policiers en charge de la protection de l'élu sans s'en prendre à ce dernier. Alors que Batman obtient un indice sur l'endroit où il trouverait son ennemi, son ami de toujours, Alfred, est kidnappé par le criminel...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tandem Scott Snyder-Greg Capullo a emballé bon nombre de fans de Batman lors de leur arrivée sur la série suite au grand reboot New52. Ils ont accouché d'un premier album incontournable, La cour des hiboux, et l'ont poursuivi avec une aventure riche en surprises. Pour le troisième opus, le scénariste a choisi de remettre sur le devant de la scène l'ennemi le plus charismatique et incontournable du Dark Knight : le Joker. Pour cela, Snyder a eu la très bonne idée de créer un récit faisant écho à une saga mythique du Caped Crusader : Un deuil dans la famille. On assiste donc à un Joker toujours aussi dément, mais qui a préparé un terrible plan où il s'en prend à tous les membres de la Bat-family. Malheureusement, le récit a du mal à fonctionner aussi bien qu'attendu. Les dialogues sont trop longs et ralentissent la narration d'un scénario plus prévisible qu'escompté. On finit par suivre l'histoire sans voir son palpitant grimper à un quelconque moment. Ressentir cela avec le Joker, c'est bien dommage lorsque l'on repense à Killing Joke ou même au Joker d'Azzarello. Le cinglé n'effraie pas et ce n'est pas son apparence volontairement dégoûtante qui suffira à contrebalancer cette impression. Si Scott Snyder déçoit, ce n'est pas le cas de Greg Capullo, qui maintient l'excellence dans laquelle il évolue depuis plus d'une douzaine de numéros. En plus, on notera la présence de courts intermèdes illustrés par Jock qui n'apportent pas grand chose à l'histoire. Le troisième volet de ce Batman ne laissera pas une trace impérissable dans les têtes des lecteurs et on espère que le prochain cycle saura redresser le niveau. Sous peine d'être meurtri cette fois-ci...